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[CR CONCERT] Der Weg Einer Freiheit + Regarde Les Hommes Tomber au Petit Bain, Paris (03/10/2017)


Après un dernier passage au Glazart remarqué, Der Weg Einer Freiheit est revenu dans la capitale à l'occasion d'une tournée européenne pour la sortie de leur dernier album Finisterre (non, ne me demandez pas ce que je pense de ce titre, il me met trop mal à l'aise). C'est donc dans une salle comble, au Petit Bain, que nous avons pu retrouver nos amis allemands avec une première partie qui s'annonçait déjà croustillante sur le papier, les Français au nom évocateur de Regarde Les Hommes Tomber.


Partie I : Regarde Les Hommes Tomber 

Chose amusante, il me semble que nombre de spectateurs sont surtout venus à l'annonce de ce groupe. Donc, Regarde Les Hommes Tomber ou RLTH pour les amateurs est un groupe français originaire de Nantes comme on en fait des bons, qui officie dans le black metal, le sludge, avec un soupçon de post- qui se ressent entre autres dans la longueur de leurs titres. C'est un jeune groupe qui ne compte que deux albums au compteur, le dernier Exile date de 2015. Pour moi, il fait partie de ces artistes qu'il fait bon d'écouter et de soutenir, parce qu'ils ont un quelque chose de frais  et vraiment pas dégueux dans leur style, dans la lignée d'un black metal un peu atmo à capuches, bougies et encens, comme on retrouve par exemple (pour les bougies les capuches et l'encens) chez Batushka, Cult of Fire ou encore Saqra's Cult. Moralité, ils sont tellement en phase avec leur époque que c'est difficile de passer à côté car on en entend souvent parler par chez nous. 

Leur nom est énigmatique, de même que leur logo, on ne sait pas vraiment d'où tombent ces Hommes, qui sont-ils et ce qu'on doit en tirer. Après leur concert, je n'ai pas vraiment eu de réponse à mes questions, mais force est de constater que l'a priori positif que j'avais d'eux s'est nettement confirmé. 

Dans une ambiance mystique à base de bougies, d'encens et fumée en masse, nos amis sont apparus sur scène sur le coup de 20h environs après une bande-son mystico-religieuse angoissante. C'est là que le public a su que c'était en gros le début de la fin du monde, ou en tout cas, la fin de l'apparente tranquillité et euphorie de la soirée. Ici on n'est pas là pour déconner car on nous a prévenu, il y a des Hommes qui vont tomber (oui, j'avoue elle était facile celle-là). Des musiciens encapuchonnés sont entrés sur scène d'un pas lent, laissant le plaisir au public de deviner leur silhouettes derrière toute cette fumée (pauvres photographes, j'ai toujours une pensée émue pour eux dans de pareils cas), c'est dommage d'autant que leur logo en fond était vraiment sympa, mais on a pu vraiment le discerner qu'avant l'arrivée de toute cette fumée. Peu après quelques accords, un chanteur, non capuchonné quant à lui, histoire de nous confirmer que le ton de la soirée serait brutalité, brutalité et brutalité. Littéralement possédé dans son rôle, je suis persuadée qu'en temps normal il est probablement très sympathique, mais là, je n'ai pas su si j'en ressortirai indemne. Il tombait à genoux et tapait des poings sur le sol. J'ai eu un peu peur pour lui, mais visiblement il était dans son rôle à la perfection.

Dans des teintes tantôt rouge, tantôt d'un blanc blafard, ils sont nous littéralement aspirés dans leur univers musical et mystique. Quand la brutalité n'était pas de mise, c'était un silence assourdissant qui s'emparait de nous, de sorte que l'on ne pouvait que supplier "Du bruit par pitié !". Le public était totalement en transe durant leur prestation, comme rarement j'ai pu voir pour une première partie. Chaque titre s'achevant par une acclamation monstre digne d'une tête d'affiche. C'était tantôt lourd, lent, tantôt d'une étonnante douceur. J'y ai trouvé une ambiance assez The Great Old Ones-ienne très agréable, déroutante et apaisante à la fois. J'avais pourtant déjà vu un live d'eux en vidéo, mais il faut le vivre pour vraiment apprécier et comprendre dans quoi on s'immerge.

Ils sont arrivés en maître sur les lieux et sont repartis ravis mais discrets et humbles. Je les en remercie et soyez-en sûr que je me précipiterai pour voir leur prochaine prestation sur la capitale ou ailleurs.

Setlist :

01 - L'Exil
02 - A Sheep Among the Wolves
03 - Ov Flames, Flesh and Sins
04 - ...To Take Us
05 - Embrace the Flames
06 - Thou Shall Lie Down
07 - The Incandescent March



Part II : Der Weg Einer Freiheit

Nos amis bavarois avaient bien du souci à se faire en arrivant après une telle prestation. Der Weg Einer Freiheit (prononcé en phonétique pour les nuls "dèr végu aïnèr fraï-haït'") est un nom de groupe à interprétations multiples, on pourra dire simplement que ça veut dire grosso modo "le chemin vers une liberté" mais laquelle ? Alors là démerdez-vous, c'est comme pour nos Hommes qui tombent, il s'agissait ici d'une soirée à interprétation libre pour les auditeurs. Je vous laisse juger par vous-même, vous aviez 1h20 pour nous pondre votre dissertation, un peu comme moi ici.

J'aime ce groupe. Pas tant à cause de leur nom (mais un peu beaucoup quand même), mais je les ai découverts par hasard alors qu'ils étaient tête d'affiche en compagnie de The Great Old Ones (que j'aime énormément au demeurant, difficile de vous le cacher) et j'avais été agréablement surprise de leur prestation dans un Glazart surchauffé comme ils savent bien le faire ces coquinous. Der Weg Einer Freiheit fait partie de ces groupes qui nous pondent un black metal un peu atmo, un peu post-quelque chose, avec de la mélodie, des émotions, mais tout en gardant une ligne black très prononcée. Ils m'ont charmé tout particulièrement avec l'EP Agonie (2010) et l'album Stellar (2015). Je n'ai pas trouvé leur changement de chanteur plus dérangeant que ça (et pourtant, comme je suis tatillonne là-dessus !), de ce fait, toute leur discographie passe quand même plutôt bien, et ce, depuis le commencement, c'est-à-dire 2010. La sortie de Finisterre a fait l'effet d'un boulet de canon sur la scène black metal (peut-être que je prendrai le temps d'en dire le plus grand bien moi aussi), ils nous confirment ainsi ce qu'on pensait déjà pas mal à l'origine "Mais ils sons très bons en fait !". Bref, tout ce laïus pour vous dire que déjà ravie par leur album, j'en attendais pas moins en live.

Der Weg Einer Freiheit a débarqué sur scène après quelques ajustements logistiques nécessaires. Un roadie s'affairant en claquettes, short et t-shirt Pedobear pour nous installer tout ça (le bon goût allemand dira-t-on), un peu comme à la maison, mais dans le Petit Bain (c'était donc pour ça les claquettes ?). Parce qu'ils estimaient que ça manquait de luminosité, ils ont troqué les bougies de RLHT pour des spots supplémentaires et un socle avec une sculpture qui met en avant le logo du dernier album sympa comme tout. On ne sait pas encore si ce sera bénéfique au niveau scénique ou bien si cela va juste nous aveugler totalement. Réponse à suivre.

Alors oui, on était quand même bien contents de les voir, et on en a vite oublié la fatigue provoquée par RLHT. Ils sont chouettes les mecs de DWEF (notez que vu comme ça, pourrait croire qu'il s'agit d'un nom de nain inventé par Tolkien), ils sont arrivés et ont entonnés assez rapidement un titre de Stellar "Einkehr", bon bah comme ça c'était fait, on était tout de suite dans le bain. L'orchestration quasi sans défaut, pas de syndrome du bassiste sourd, peut-être un léger regret par rapport à la voix un chouïa faiblarde selon mes critères (mais je suis probablement un peu sourde moi-même). Dans une coloration principalement bleutée, verte et un peu rouge qui n'aurait pas plu aux épileptiques, les Allemands sont restés dans la tonalité de la soirée, c'est-à-dire, nous gratifier d'un concert de qualité pour notre plus grand plaisir.

Que dire de la suite ? "Der Stille Fluss" (tout droit sorti, de de, j'vous le donne en mille Agonie !), ils auraient pu commencer par celui-ci, mais le passer en deuxième c'était déjà très bien. On a eu le droit à un concert d'une excellente qualité, calibrant un nombre de morceaux présents dans tous leurs albums. Comme ça tout le monde était content. Ceux qui ne connaissaient pas le groupe ont donc pu avoir un parfait aperçu de la palette musicale depuis leurs débuts. Bien sûr, des morceaux de Finisterre étaient présents "Skepsis Part I" et "Skepsis Part II" s'enchaînant à merveille. Après une une heure de set, ils sont revenus pour deux morceaux, dont celui d'intro du dernier "Aufbruch". C'était du bon, du très bon. Ceux qui aiment le groupe ont eu ainsi la confirmation du talent de ces gens, pour quant à ceux qui ne les connaissaient pas encore, à en juger par les acclamations. Ce fut une réussite et tout le monde en est sorti comblé, plein d'étoiles plein les yeux, moi y compris.

Setlist :

01 - Einkehr
02 - Der Stille Fluss
03 - Repulsion
04 - Skepsis Part I
05 - Skepsis Part II
06 - Ewigkeit
07 - Zeichen

Rappel :
08 - Aufbruch
09 - Lichtmensch











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