Tout simplement surprenant
Regardez bien cette pochette et tentez de deviner le style musical de ce groupe. Il y a fort à parier que comme moi, vous pensez au premier abord qu'on a affaire à une n ième pochette de doom et bien que nenni ! Cloak, c'est américain, ça vient d'Atlanta et croyez-moi ou non, mais ils carburent à un black/death assez punchy et surprenant. Cet album est curieusement le premier de leur discographie, et pourtant quel chef d’œuvre !
Ce n'est pas souvent que ça m'arrive, car lorsqu'il s'agit de suivre les actualités d'albums je suis globalement bien à la bourre mais concernant Cloak, je l'ai découvert avant même qu'il ne sorte son album. J'étais tombée sur le titre "In the Darkness, the Path" en avant première et là je me suis dit "bon sang que c'est bon, il sort quand l'album ?" Horreur et déception quand j'ai su qu'il me faudrait attendre quelques mois pour satisfaire ma curiosité. Bien des fois on en sort un peu déçu mais pour Cloak, j'ai eu la confirmation que c'était là une came qui avait bien eu raison de se faire tant désirer.
Déjà quand on lance l'album c'est un peu bizarre, ça introduit sur du piano et des violons, pour enchaîner sur des gros riffs qui annoncent la couleur du bouzin "et non c'est pas une musique de pédé, ça envoie du pâté et ce n'est que l'intro". Alors oui, même si c'est estampillé black/death sur le papier, la batterie est étonnement doucerette mais cadencée suffisamment pour vous laisser prendre au jeu. Nous entrons dans le bain avec le titre "To Venomous Dephs/Where No Light Shines", un beau programme en perspective. Même le chant est surprenant, je ne saurais pas dire s'il tend plus vers le death ou le black, personnellement j'ai accroché, ça ne m'a pas choqué, et cette étonnante mélodie s'est emparée en moi de manière instinctive. Quand on y réfléchit, cet album colle tout de suite bien parce que les riffs sont accrocheurs, c'est sombre, c'est suffisamment metal, on a envie de bouger la tête, le truc c'est de voir si ça va tenir sur la durée. Bref, trop mélodieux et trop clean pour être catalogué comme étant du black/death, et bien j'ai envie de dire, et pourquoi pas ?
Enchaînons sur "Within the Timeless Black" qui a des riffs qui sonnent nettement plus black, on retourne dans sa zone de confort. On est un peu rassurés, c'est brutal, et l'estampillage colle mieux. On a affaire à des mecs qui sont clairement inspirés d'une tradition black, et ça fait plaisir à entendre, parce qu'il y a un je ne sais quoi, une patte perso qui fait que j'aime bien. C'est du black qui sonne Cloak. Ce titre ne déborde pas d'une grande originalité mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est efficace, et puis, vu qu'ils aiment bien jouer dans les riffs mélodieux, presque heavy, du coup ça passe crème. Et puis "The Hunger", il nous dit quoi ? Autre ambiance, un peu vaporeuse, là j'avoue, on a l'impression d'introduire sur de doom, mais non, après une bonne dose de brutalité bien calibrée, entrecoupée de violons discrets ça reprend sur la même base, et ils se risquent même à du chant clair, et ce riff putain. Il me reste dans la tête. Oui, The Hunger nous montre-là le potentiel de l'album, c'est qu'il peut alterner rythmes lents et rapides, et nous rappeler qu'on n'est pas là pour se reposer. A l'image de la conclusion totalement satanique dans l'esprit.
"Beyond the Veil" commence en douceur, mais ça, c'est pour mieux nous appâter. En fait, ce titre est à l'image de l'album, il a une rythmique surprenante, des riffs efficaces et quelques laisser aller surprenants. Ce moment de flottement en lenteur nous laisse pantois, attend avec délectation la montée, et c'est avec un grand plaisir qu'on se laisse entraîner par leurs riffs franchement heavy. Je m'étonne moi-même car c'est imprévisible mais ça marche, je tombe en plein dedans et j'en redemande.
"Death Posture" quant à lui permettra à l'auditeur de se reposer un peu. Faut dire que la Mort c'est pas vraiment péchu comme état d'esprit. Ce titre s'inscrit comme étant la ballade de l'album, enfin, ballade metal hein. Il permet aux âmes sensibles de s'émoustiller tout de reposant ses cervicales. Ce titre ne contient pas de chant, juste une atmosphère entièrement instrumentale, mais c'est bien calibré, parce que c'est pour mieux nous préparer au chef d’œuvre d'ensuite. Je vous le donne en mille c'est bien entendu "In the Darkness, the Path". Ce titre conclut en mode coïtus interruptus, mais mais, pourquoi me diriez-vous ?
Ah, "In the Darkness the Path", c'est génial parce qu'il commence gentiment sur un riff de courte durée et on ne sait pas encore, mais il va nous rester en tête pendant un moment. Ah oui, ce riff est catchy, moi j'en prendrais bien matin midi soir rien que pour entendre ce genre tous les jours. Si Cloak est bon c'est parce qu'il a su me captiver avec ça. Tout en restant dans les fondamentaux, entendons nous bien, on a affaire à du black/death, un rien de brutalité saupoudré de mélodie. Ce titre est incontestablement le bijou de cet album. Personnellement, quand j'écoute un artiste, j'attends un titre qui me scotche littéralement, et "In the Darkness the Path" me fait cet effet-là. Je pourrais l'écouter 10 fois d'affilée sans me lasser (et j'admets sans honte avoir fait ça avant de pouvoir entendre l'album dans son intégralité).
Passé l'euphorie, "Forever Burned" nous annonce un peu notre petite mort à tous. ratatatata ratatata, ça me fait un peu peur, mais je me laisse envoûter par ce titre, parce qu'il continue sur la lancée du précédent. Des valeurs sûres admirablement orchestrées. Alors oui, je m'emballe, mais ce n'est pas en vain. Le volume diminue progressivement pour enchaîner sur "Passage", un titre qui porte d'ailleurs bien son nom. C'est un intermède d'une incroyable douceur. Il fond dans les oreilles, le chanteur nous chuchote ses propos et plus rien n'existe autour de nous. Ah oui, et on a même du piano en fond, des légères touches, parce qu'on est pas là pour nous plomber de niaiserie, mais ça colle. Puis on nous projette hors du temps, hors de tout, on pense avoir perdu l'audition car on entend plus rien, comme aspiré par un tube, on est jeté en plein dans "Deep Red". Ce titre conclura malheureusement l'album, mais soyez tout de suite rassurés, il dure tout de même ses 10 minutes, ça laisse amplement le temps de se préparer à faire son deuil.
Ici on est plus dans un rythme cadencé, moins dans du black, mais ça reste efficace en terme de musicalité. Et vu que vous aurez compris que je leur pardonne toutes leurs fantaisies, alors oui, ce titre est aussi bon que le reste. c'est bien sur ce titre que la touche heavy sera la plus proéminente, n'en déplaise aux non amateurs. Personnellement curieusement je l'aime bien, mais c'est sans doute parce qu'il fonctionne en montée et du coup, j'assouvis ici mon appétit musical tout en me laissant transporter dans d'autres sonorités. Mais il sonne tout de même bien black sur sa fin avec une batterie qui n'en finit plus de tonner jusqu'à vous assourdir, et ça c'est quand même sympathique dans l'idée. Pour conclure sur quoi ? Allez je vous le donne, des violons ! Ah putain qu'ils sont forts, on en verserait une larmichette tellement c'est beau et si bien amené. Et vous aurez reconnu ce petit air à la guitare, un petit rappel discret à "Passage" ? Je suis une grande émotive, il m'en faut peu, mais là, ils m'ont scié.
Moralité, si vous doutiez encore de mon avis sur Cloak, je pense que ce groupe fait partie des grandes découvertes de cette année 2017. S'ils poursuivent sur leur lancée, ça peut vraiment devenir un incontournable tant ils émanent une maturité que j'ai rarement vu pour un premier album. Je leur souhaite ainsi une bonne route, et j'espère qu'ils auront l'occasion de traverser l'Atlantique pour faire un petit coucou. Personnellement, j'attends avec impatience de voir ce que ça pourrait donner en live.
Contenu :
01 - To Venomous Dephts/Where No Light Shines
02 - Within the Timeless Black
03 - The Hunger
04 - Beyond the Veil
05 - Death Posture
06 - In the Darkness, the Path
07 - Forever Burned
08 - Passage
09 - Deep Red
Passé l'euphorie, "Forever Burned" nous annonce un peu notre petite mort à tous. ratatatata ratatata, ça me fait un peu peur, mais je me laisse envoûter par ce titre, parce qu'il continue sur la lancée du précédent. Des valeurs sûres admirablement orchestrées. Alors oui, je m'emballe, mais ce n'est pas en vain. Le volume diminue progressivement pour enchaîner sur "Passage", un titre qui porte d'ailleurs bien son nom. C'est un intermède d'une incroyable douceur. Il fond dans les oreilles, le chanteur nous chuchote ses propos et plus rien n'existe autour de nous. Ah oui, et on a même du piano en fond, des légères touches, parce qu'on est pas là pour nous plomber de niaiserie, mais ça colle. Puis on nous projette hors du temps, hors de tout, on pense avoir perdu l'audition car on entend plus rien, comme aspiré par un tube, on est jeté en plein dans "Deep Red". Ce titre conclura malheureusement l'album, mais soyez tout de suite rassurés, il dure tout de même ses 10 minutes, ça laisse amplement le temps de se préparer à faire son deuil.
Ici on est plus dans un rythme cadencé, moins dans du black, mais ça reste efficace en terme de musicalité. Et vu que vous aurez compris que je leur pardonne toutes leurs fantaisies, alors oui, ce titre est aussi bon que le reste. c'est bien sur ce titre que la touche heavy sera la plus proéminente, n'en déplaise aux non amateurs. Personnellement curieusement je l'aime bien, mais c'est sans doute parce qu'il fonctionne en montée et du coup, j'assouvis ici mon appétit musical tout en me laissant transporter dans d'autres sonorités. Mais il sonne tout de même bien black sur sa fin avec une batterie qui n'en finit plus de tonner jusqu'à vous assourdir, et ça c'est quand même sympathique dans l'idée. Pour conclure sur quoi ? Allez je vous le donne, des violons ! Ah putain qu'ils sont forts, on en verserait une larmichette tellement c'est beau et si bien amené. Et vous aurez reconnu ce petit air à la guitare, un petit rappel discret à "Passage" ? Je suis une grande émotive, il m'en faut peu, mais là, ils m'ont scié.
Moralité, si vous doutiez encore de mon avis sur Cloak, je pense que ce groupe fait partie des grandes découvertes de cette année 2017. S'ils poursuivent sur leur lancée, ça peut vraiment devenir un incontournable tant ils émanent une maturité que j'ai rarement vu pour un premier album. Je leur souhaite ainsi une bonne route, et j'espère qu'ils auront l'occasion de traverser l'Atlantique pour faire un petit coucou. Personnellement, j'attends avec impatience de voir ce que ça pourrait donner en live.
Contenu :
01 - To Venomous Dephts/Where No Light Shines
02 - Within the Timeless Black
03 - The Hunger
04 - Beyond the Veil
05 - Death Posture
06 - In the Darkness, the Path
07 - Forever Burned
08 - Passage
09 - Deep Red
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