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[CR CONCERT] Gaahls Wyrd + The Great Old Ones + Auðn au Petit Bain, Paris (03/12/2017)

 Pour certains, décembre est le mois qui annonce les festivités de fin d'année, pour d'autres, c'est la saison des concerts dans le froid et le givre, un choc thermique lorsqu'on doit se faufiler dans une salle surchauffée où une tension palpable se fait déjà sentir. Et oui, le black metal n'est pas mort, et Gaahls Wyrd avait bien décidé de nous le rappeler ce soir-là, histoire de réchauffer un peu nos cœurs de metalleux sensibles nostalgiques, le tout, accompagné d'un groupe islandais un peu déprimant et des lovecraftiens de The Great Old Ones.

Partie I : Auðn 

Auðn (se prononce "A-u-z'n" si on veut bien faire les choses) est un groupe qu'on soupçonne de par sa graphie islandais. Ils sont originaires d'un bled à proximité de Reykjavík, jusque là rien d'étonnant car en Islande il y a Reykjavík et les autres villes. Mais le plus surprenant dans notre affaire c'est que les membres du groupe n'ont absolument aucun lien avec Svartidauði, Sinmara, Naðra ou encore Misþirming. Et oui, comme quoi, tout peut arriver, peut-être que ces gugus n'ont pas encore réussi à se croiser (chose étonnante mais on sait jamais), ou alors qu'ils ne sont pas dans le même trip musical. Ils officient depuis 2010 et ont deux albums à leur actif, un premier, éponyme datant de 2014 et un second, tout frais de cette année Farvegir fyrndar. Auðn, c'est un voyage sonore aux confins des traditions islandaises. Un peu comme leurs berceuses déprimantes qui parlent d'ogresses qui dévorent les enfants, mais avec la voix enrouée, c'est en tout cas l'effet que j'ai ressenti en écoutant pour la première fois Auðn.

Les types sont arrivés à 19h30 pétantes, tout propres sur eux, ils portaient des vestes de costumes noires, chemises ou petit t-shirt assortis, alors oui, certes, si les deux guitaristes et leur batteur avaient bien des look de métalleux en mode viking hirsutes barbus chevelus mais un peu guindés, le plus surprenant c'était surtout l'allure du bassiste et du chanteur, on aurait dit qu'ils débarquaient à un récital tellement ils émanaient une certaine décontraction et un professionnalisme on ne peut plus étonnant pour le genre. Je pense que je les aurais croisé dans la rue, jamais je n'aurais dit qu'ils carburaient à une musique aussi brutale. Le black atmosphérique n'aura de ce fait jamais fini de nous surprendre, ou les Islandais tout court en tout cas. Leur musique était en tout cas aussi déprimante que laissait présager l'album, la qualité acoustique étant correcte, l'ingé son a fait le job syndical pour une première partie, s'améliorant au fur et à mesure du set. 

Les spots lumineux passaient d'un bleu profond pour les titres plutôt mélancoliques à un rouge oppressant un peu agressif, sur ce point, les différentes émotions dégagées par leurs titres étaient communicatifs, ils passaient bien dans le public, et pour cela, pas besoin de parler islandais pour comprendre. Le prestation scénique était donc de qualité, en 40 minutes, ils nous ont prouvé qu'ils ont un fort potentiel qui mérite clairement qu'on s'y attarde même si ils ne débordent pas d'une grande originalité. La nouvelle vague de black metal islandais reste une valeur sûre pour les amateurs du genre, et Auðn nous a confirmé cela ce soir-là. 

Setlist :

01 - Verhöld hulin
02 - Lífvana jörð
03 - Haldreipi hugans
04 - Prísund
05 - Ljósaslæður
06 - Blóðrauð sól
07 - Skuggar
08 - Í Hálmstráið held



Partie II : The Great Old Ones

Bon, maintenant il faut que je vous avoue une chose. Étant une fan incontestée de The Great Old Ones, ma venue à ce concert était uniquement justifiée par l'annonce de ce groupe. Tout ce qui suivra manquera probablement d'objectivité, mais si ce n'est pas la passion qui nous guide, à quoi bon sortir dans ces lieux surchargés pour humer la sueur, la bière et l'énergie dégagée par le black metal ? Je vous le demande ! Par quoi commencer ? 2014 était l'année de la claque de ma vie. J'avais aperçu une chronique d'un album au nom énigmatique Tekeli-Li. On parlait d'un groupe français (cocorico ! Il y en a des biens !) trouvant son inspiration dans Lovecraft, rien que ça. Alors déjà on me parle de black metal, j'adhère à mort, mais si en plus on y trouve Cthulhu, je fonce. J'ai donc écouté cet album d'une traite et je me suis rendue compte ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu un truc qui me rendait aussi hystérico-dépendante, musicalement parlant. C'est là que j'ai su que le black atmosphérique c'était carrément ma came, et qu'ils me marqueraient à tout jamais (j'admets que j'en fais un peu trop).

Pourquoi sont-ils bons ? Pourquoi tout le monde en dit du bien ? Ben parce qu'ils sont constants pardi ! Trois albums, trois méga tueries, si le premier album Al Azif (2012) a pu semblé un poil hermétique, c'est probablement parce qu'il y avait le potentiel, mais pas encore les riffs entêtants digne d'un "Antarctica" sur Tekeli-Li. Là, ils ont su toucher un point sensible, et comme beaucoup d'autres, je viens pour entendre ce titre, et aussi, si possible "My Love for the Stars (Cthulhu Fhtagn)" parce que je pense que c'est probablement la plus belle balade de black metal jamais écrite à ce jour. Voilà, comme ça c'est dit. Mais revenons à nos affaires, après Tekeli-Li, sa pochette de toute beauté, The Great Old Ones, groupe français originaire de Bordeaux, petit à petit, de plus en plus de monde s'est intéressé à ce groupe. Ils ont fait une tournée, en première partie de Der Weg Einer Freiheit, je les avais vus à cette occasion au Glazart et j'ai eu la confirmation de ce que je soupçonnais déjà depuis un moment : ce groupe est une tuerie. Il me semble que je ne suis pas la seule à avoir pensé ça, puisqu'à l'annonce de leur dernier album E. O. D : A Tale of Dark Legacy (2017), le groupe est devenu le truc que tout le monde s'arrache, on en parlait partout, même dans Télérama, on s'est bien foutus de ma gueule en me disant qu'ils étaient devenus mainstream, mais pour tout vous dire, je suis assez d'accord avec Télérama, j'aime aussi Arte, car sans Arte par exemple, je n'aurais jamais connu Darkened Nocturn Slaughtercult (merci Tracks !). Donc comme quoi. Mais je m'égare. Cet album nous est tombé dessus comme une bombe, on a clamé partout que c'était un chef d’œuvre, ils ont fait une tournée, je les ai revus deux fois pour cette occasion et en tête d'affiche, ça dépote grave. 

Ils sont donc arrivés en ce soir, en quasi maîtres de cérémonie. Première constatation : "Mais où est passé Cthulhu ?" Cthulhu a disparu, remplacé par un grand portrait de Lovecraft qui nous regarde d'un air bienveillant. Jeff Grimal a certainement dû le récupérer la structure qui faisait le renommée pour soigner ses problèmes d'insomnie. Nous étions un peu déçus, mais admettons, on ne va pas pinailler sur ce détail. Les lumières s'éteignent, faisant place à une ambiance sombre et angoissante, des spots d'un vert sombre (qui rappellent étrangement celui de la pochette du premier album, coïncidence ? Je ne crois pas !) s'illuminent et on entend alors la bande sonore qui introduit le dernier album "Searching for R. Olmstead", s'en suit le titre "The Shadow over Innsmouth" et dans la lignée, "When the Stars Align" c'est comme écouter l'album, mais en live, et putain que c'est bon ! On oublie vite sa déception de ne pas voir Cthulhu et on se laisse absorbé par l'ambiance de nos amis bordelais. Ils excellent dans le genre, les mecs encapuchonnés les plus classes du monde sont à l’œuvre, le son est nickel, que dire ? J'ai tout simplement savouré cette introduction.


Mais parce qu'on est pas là pour déconner, ils nous laissent à nouveau dans le silence et l'obscurité totale, les spots verts devenant violet, et mettant en lumière le portrait de notre cher Lovecraft, puis là commence la bande sonore "Je ne Suis pas Fou" et là, tous ceux qui connaissent le groupe savent ce qui va suivre Antarcti... Antarcti...Antarcticaaaaa ! Oui, c'est bien "Antarctica". Ne vous l'avais-je pas dit que je voulais les voir pour entendre ce titre ? Bon, comme ça c'était fait. Eblouie, ébahie, assourdie, possédée, l'esprit Cthulhu s'est emparé du public. La prestation des types était au poil j'ai même pu remarquer qu'ils ont nettement gagné en assurance, invitant le public à les soutenir. Bref, le black atmo à capuches n'aura jamais eu autant de succès que ce soir-là. Passé l'euphorie post-Antarctiquesque, on est replongé des années en arrières, "Visions of R'lyeh". A peine le temps de souffler, on est amené dans la foulée dans "The Ascend", autre titre de Tekeli-Li. On aura pris le temps de s'en remettre avec la bande sonore "Wanderings" pour conclure sur "Mare Infinitum", c'est d'ailleurs ce qu'ils ont l'habitude de faire à la sortie du dernier album, et c'est vrai que c'est une bonne manière de conclure la soirée. Son au poil, performance on ne peut plus parfaite. Ah oui, ils n'ont pas joué "My Love for the Stars (Cthulhu Fhtagn)", mais ils n'avaient qu'une heure 10 de set, nous nous contenteront de cela pour la soirée. Ils ont salué le public à la manière d'artistes après une pièce de théâtre, les scandinaves ont l'habitude de faire ça, je n'ai pas souvenir qu'ils l'avaient déjà fait avant. Comme quoi, il s'agit vraiment du début d'une nouvelle ère. J'en suis ressortie un peu étourdie, avec une furieuse envie de dévaliser le merch', c'est ce que j'ai fait. Puis il fallait ensuite se préparer pour le vrai maître de la soirée : Gaahls Wyrd.


Setlist :

Searching of R. Olmstead
01 - The Shadow over Innsmouth
02 - When the Stars Align
Je ne Suis pas Fou
03 - Antarctica
04 - Visions of R'lyeh
05 - The Ascend
Wanderings
06 - Mare Infinitum





Partie III : Gaahls Wyrd

Gaahl c'est un peu le black metalleux le plus connu dans le domaine. Reconnu surtout pour son travail vocalique dans Gorgoroth, le drama qui en a suivi, son projet God Seed, Trelldom, et là finalement, il arrive avec son projet rien qu'à lui Gaahls Wyrd, je suis MOI, et il y a accessoirement d'autres musiciens qui m'accompagnent. L'affiche du concert est d'ailleurs assez révélatrice. Gaahl, c'est un peu le black metalleux satanique sympa avec qui on a envie de boire des coups, il a une telle carrière derrière lui qu'on ne peut que s'ébahir et se dire qu'on ne va pas s'ennuyer en sa compagnie. C'est pourquoi l'annonce de son concert m'a aussi donné envie. Même si je ne suis pas trop ses activités musicales, son chant me plait donc a priori, ça ne pouvait pas me décevoir. Après un peu d'attente et de discussion sur sa précédente prestation au Midgardsblot festival qui parait-il était bien, un visionnage de vidéo de lancer de hache (oui, du coup c'était raccord avec la précédente discussion), je me suis au final laissée tentée à l'idée de me rapprocher de la scène quand même. La foule était dense, mais j'ai pu assez aisément me faufiler pour avoir une bonne vue sur la scène. 

Les musiciens sont arrivés discrètement, sans dire un mot et se sont littéralement figés sur scène. J'ai été surprise par le bassiste qui fixait les gens de manière assez dérangeante, il ne bougeait pas, telle une statue, il attendait le signal de mister Gaahl. Ce qui était assez étonnant, c'est qu'ils étaient tous sur le devant de la scène, alignés, et je n'ai à ma connaissance pas souvenir d'avoir vu ça auparavant. C'était assez oppressant, mais probablement tout à fait volontaire. Pas de coucou, rien, Gaahl en maître de cérémonie un peu satanique, s'est faufilé sur la scène et a commencé à chanter a cappella un truc en dialecte norvégien, les gens étaient surpris, ils n'ont pas su s'il fallait gueuler ou se taire (j'vous le donne en mille les mecs, c'est comme avec Einar Selvik, faut fermer sa gueule quand un Norvégien veut chanter sans musique !) Il a donc introduit par des reprises de Trelldom. Le premier titre était "Steg" et je me souviens qu'ils n'ont pas bougé d'un poil, et que la musique de fond était un poil perturbante. Tant de rigidité, je me suis demandé si toute la soirée allait se dérouler ainsi, car il faut reconnaître que ça manquait un poil, enfin, beaucoup de mouvement. Fort heureusement, "Til Minne..." annonçait le début d'une grande agitation. La foule a commencé a partir en morceaux, les bières ont volé en éclats et c'était là le début d'une grande brutalité de black metal de type oldschool. Et oui, le problème avec l'atmo, c'est qu'on s'habitue à rester dans son petit confort, en étant fixe et à bouger mollement la tête, j'avais oublié toute la violence du vrai bm. Gaahl, comme il sait bien le faire nous l'a rappelé. Ce soir-là, on était pas là pour déconner ni se reposer. Qui a dit que le black metal norvégien était mort ? Et bien non, il est bien la, le vrai, le trve, tout ça tout ça. Les deux tiers de la fosse se sont joyeusement tapés sur la gueule, comme au bon vieux temps. Et il faut reconnaître que ça faisait longtemps que je n'avais plus vu ça. 

C'est d'ailleurs amusant, enfin, amusant, je me comprends, amusant dans le trip black metal. Gaahl n'a pas daigné dire un mot de toute la soirée, en dehors de ses chants gutturaux, il s'attardait juste à regarder les gens fixement en les pointant du doigt, et après chaque titre, il annonçait le suivant et puis c'est tout. Quelle classe légendaire ce Gaahl ! Bref, il a ensuite fait un dernier titre de Trelldom "Slave til en Kommende Natt". C'était les seuls pour la soirée. Il a globalement pondu des reprises de Gorgoroth et God Seed, pour les amateurs du genre. Je suis admirative des variétés vocaliques de Gaahl, ah non, il ne fait pas que grogner, il est un vrai magicien. Il peut grogner aigu, il peut grogner grave, il peut chanter pour de vrai, mais surtout c'est un sataniste pour de vrai. Ses musiciens, telles des marionnettes jouaient de manière mécaniques et lui orchestrait tout ça admirablement bien. Si on peut regretter probablement le manque de chaleur humaine de la personne, elle aura été nettement compensée par celle du public qui était subjugué et passionné. 

Il a conclu la soirée par un titre bien satanique, une reprise de Gorgoroth, bien évidemment, "Incipit Satan". N'essayez pas de croiser son regard, il est vraiment flippant, mais envoûtant. Je l'ai bien aimé, étonnée par la durée du set, 1h30 pour du black metal norvégien, ce n'est pas courant. Et si c'était à refaire, oui, j'avoue, j'irai volontiers me coller une bonne dose de bm oldschool, car ça fait aussi du bien de temps en temps de revenir aux fondamentaux.

Setlist :

01 - Steg
02 - Til Minne...
03 - Slave til en Kommende Natt
04 - Sign of an Open Eye
05 - Awake
06 - Aldrande Tre
07 - Høyt opp i dypet
08 - Carving a Giant
09 - From the Running of Blood
10 - Lit
11 - Alt Liv
12 - Exit - Trough Carved Stones
13 - Wound upon Wound
14 - Properity and Beauty

Rappel :

15 - This from the Past
16 - Incipit Satan

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