L'appel du stoner s'impose de lui-même en cette période pré-festive. Pouvait-on très franchement faire l'impasse d'une date aussi croustillante ? Les Suédois de Greenleaf étaient accompagnés du trio américain que j'aime beaucoup The Atomic Bitchwax et ce groupe au nom pas très vegan compliant, Steak.
Partie I : Steak
Steak c'est un nom qu'on voit souvent passer dans la scène stoner. Pour ceux qui avaient vu John Garcia en 2014 au Glazart, peut-être vous souviendriez-vous qu'ils avaient déjà fait la première partie de ce bonhomme (et ce n'est pas par hasard). Ce quatuor originaire de Londres officie dans un stoner-psyché depuis 2010 et a pondu deux albums studio en 2014 Slab City, et un tout frais de cette année (enfin, suffisamment chaleureux pour du stoner tout de même) No God to Save. J'ai accouru à l'ouverture des portes et à 19h30 pétantes, Les Anglais ont débarqué (oui, j'avoue elle était facile celle-là) sur scène, leur leader un peu frileux portait une chemise de bûcheron, le guitariste blondinet et le batteur, quant à eux, l'étaient nettement moins puisqu'ils n'ont même pas pris la peine d'enfiler un t-shirt et exhibaient fièrement leurs torses recouverts de tatouages, au plus grand plaisir de ceux et celles qui savent apprécier et admirer ce qui est fort joli. Mais passons, puisque c'est avant tout la musique qui nous intéresse.
Dès les premiers riffs, ces types ont nettement réchauffé la salle et l'ambiance par la même occasion. Qui l'eut cru que ce n'était qu'une première partie ? Ils ont dégagé un quelque chose qui m'a captivé, parce que ces types, s'ils font du stoner, c'est clairement dans une influence Kyussienne qu'ils ont pioché leur inspiration mais sans pour autant plagier. Et vu que j'aime beaucoup Kyuss, forcément, leur son m'a beaucoup plu. Bien entendu, le chanteur n'a pas le voix de John, mais elle a sa personnalité et n'est pas du tout désagréable. Il sait faire passer ses émotions, et comme je le dis toujours, s'il faut faire découvrir du metal à des néophytes, le stoner est toujours une très bonne entrée en matière. Steak ne déroge pas à la règle, c'est audible, accessible, une valeur sûre qu'il ferait bon d'avoir à tous les repas, avec une empreinte carbone quasi nulle, un aller-retour via l'Eurostar, aurait-on eu tort de s'en priver ? Ah non, je ne vous cache pas que je me suis délectée. Et c'est bien une des rares fois que j'ai autant apprécié une première partie. Leur dernier album envoie du lourd, mais reste psyché et planant, et j'aime ça, j'aime vraiment beaucoup. Le plus étonnant dans tout cela, c'est que le guitariste n'a pas besoin d'avoir une collection de 15 pédales pour nous montrer tout son talent, non, un rien de simplicité, des riffs accrocheurs et tout est bon dans le Steak !
Si en 2014 j'avoue que Steak ne m'avait pas laissé un souvenir intarissable, il faut admettre qu'aujourd'hui ils se sont vraiment rattrapés et je peux honnêtement vous dire que ce nouveau cru est du très bon. S'ils passent par chez vous n'hésitez pas, et prenez en une portion ou deux, pour ma part, c'est tout vu, j'aime Steak (si si je vous l'assure !), c'est clair et définitif.
The Atomic Bitchwax, c'est un peu une histoire d'amour qui traîne en longueur. Il s'agit d'un groupe que je connais depuis un certain temps, et pour ça, il faut en gros remonter aux origines de ma passion pour le son gras et lourd. J'avais eu l'immense privilège de les voir conditions intimistes aux Combustibles il y a quelques années déjà, donc autant vous dire que l'annonce d'une nouvelle date parisienne m'enchantait grave. C'est un nom qui résonne dans mes oreilles comme un appel à la copulation mais version auditive, c'est brut de décoffrage, rapide, très rapide et d'une intensité incomparable. The Atomic Bitchwax c'est des mecs plantés dans un heavy/stoner rock-psyché depuis la fin des années 1990. J'étais donc trop jeune pour les connaître à leurs débuts, mais ils font pour moi office de figure paternelle en terme de valeur sûre musicale. Ces américains originaires du New Jersey ont sorti pas moins de 6 albums et 2 E.P. dont le dernier Gravitron date de 2015. Oui, en gros, c'est de la bonne et ce n'est pas maintenant qu'on les arrêtera.
Ce trio explosif est arrivé après un bon moment de pinaillage en balance (mais peut-on leur en vouloir d'être aussi perfectionnistes ?), check one two, one two check check... La foule se densifie petit à petit, et on se tasse gentiment contre la scène attendant patiemment ce qui devait être un avant-goût du coup de grâce de la soirée.
Ils ont commencé à jouer les premiers accords, le guitariste avait la banane, comme un type content de retrouver de vieux potes, et j'avoue que ça m'a fait un peu cet effet de les revoir. Rapidité, vous avez dit rapidité ? C'est un peu comment je définirais globalement la musique de nos Américains. C'est énergique et il faut avoir un sacré cardio pour pouvoir supporter ce groupe en live, car ils ne vous laisseront pas reprendre votre souffle aussi rapidement. Ainsi, le mot d'ordre de la soirée était ré-sis-tance (pour ceux qui pratiquent du sport à un niveau moyennement intensif, je pense ça doit vous parler). Si la foule se trémoussait gentiment pendant la prestation de Steak, c'est bien avec The Atomic Bitchwax qu'elle a totalement changé de ton. Fini la tranquillité et votre espace vital bien gardé, non, il fallait se mettre au diapason et accepter cet échange de fluide corporels et se laisser aller à un partage d'émotions avec votre voisin de concert en mode "je comprends ce que tu ressens, car figure-toi que nous vivons exactement la même chose !". The Atomic Bitchwax c'est cool car le bassiste et le guitariste se partagent le micro durant les titres, ça rend un son pas banal et du coup pas monotone pour un sou.
Les titres sont donc rapides, assez courts mais intenses et d'une énergie communicative comme je retrouve rarement. La sauce heavy passe admirablement bien, alors que pourtant d'habitude ce n'est pas trop ma came mais je les aime ainsi. Ils jouent sur plusieurs fronts à la fois et le font bien. J'ai bien aimé quand le guitariste nous demandait si nous voulions un titre plus rapide ou plus lent ? Etait-ce bien la peine ? Nous baignions littéralement dans notre jus, certains pogotaient comme des fous, c'était une ambiance de fou et à chaque fin de titre tout le monde en redemandait encore. Et quand j'y pense, c'est probablement pour ces moments que nous écoutons cette musique un peu bourrine, les conditions de concerts sont et seront toujours un facteur décisif pour connaître la qualité d'un groupe. The Atomic Bitchwax fait ainsi figure de modèle car ils arrivent à rendre hystérique une foule et ce, du début jusqu'à à la fin. Ils nous ont gratifié de quelques titres en avant-première. Nous les aimions tous. Le guitariste a même pris le temps de laisser son bassiste et son batteur s'éponger en backstage pour nous chanter une petite balade toute douce. Comme quoi, ils n'ont pas fini de nous surprendre. Mais ce temps-là était probablement aussi pour permettre au public de reprendre son souffle avant de nous finir totalement avec d'autres titres accrocheurs et décapants.
Le set a duré en gros 50 minutes d'euphorie et d'agitation. Nous nous sommes arrêtés, nous avons pu enfin éponger nos t-shirts afin de nous préparer à ce qui semblait être la vraie tête d'affiche de la soirée (mais très franchement, on aurait pu s'arrêter à The Atomic Bitchwax tellement ils m'ont scié). C'est donc toute ébouriffée que j'ai dû me résigner à me reposer et attendre l'arrivée des Suédois de Greenleaf.
Partie III : Greenleaf
Greenleaf est un groupe de hard rock/stoner originaire de Börlange en Suède. Sur le papier, ça sonne comme un truc probablement lent, qui suinte la marijuana par intraveineuse, mais étonnement, leur musique est plutôt pêchue. Le groupe a subi pas mal de changements de line-up, mais globalement, c'est bien la figure charismatique de ce barbu hispter, plus connu sous le nom de Tommi Holappa qui est conservée. Le groupe existe depuis la fin des années 1990 et compte six albums au compteur et un E.P, Rise Above the Meadow date de 2016, signé chez Napalm Records, ça reste globalement dans la continuité de ce qu'ils ont toujours fait. J'avais eu l'occasion de les voir à un Up in Smoke l'an dernier au Petit Bain, j'avais trouvé leur performance sympa, du coup je me suis dit "hop, réitérons l'expérience !" même si je dois admettre que le hard rock c'est pas tellement ma came de prédilection.
Nous avons pu donc prendre le temps d'éponger nos t-shirts et de nous remettre de nos émotions post-The Atomic Bitchwax pour ce qui était la vraie affiche de la soirée. Personnellement j'étais lessivée mais curieuse de savoir ce que ça pourrait donner. Après des balances nettement moins tatillonnes, ils sont arrivés en mode "coucou c'est nous !" et on a gentiment oublié notre fatigue pour profiter d'encore un peu de bon son, mais à la mode suédoise ce coup-ci (c'était d'ailleurs difficile de l'ignorer avec l'accent trop mignon du leader). Ils ont entamé joyeusement la soirée avec le titre "Trails and Passes", titre du précédent album du même nom, qui normalement conclut les festivités. Bon c'est un peu bizarre vu comme ça mais pourquoi pas. Ils ont tout de suite dégagé une énergie sympathique et communicative. Le chant de Tommi un peu atypique pour le stoner étant selon moi un rien étouffé par les autres instruments. Les joies des aléas acoustiques du Glazart ! Mais qu'importe ! Ils ont enchaîné sur un autre titre "Golden Throne", qu'on retrouve sur leur dernier album. Le son s'est amélioré au cours de la soirée. S'en suit "A Million Firefly", qui lui est un titre qui introduit le dernier album. La soirée aura été d'ailleurs marquée par une prédominance de titres du dernier album. Une promotion sympathique, mais qui manquait probablement de variété si on voulait avoir un aperçu de toute leur discographie. Ici, on avait affaire à des mecs qui avaient de la bouteille, le guitariste avait une jolie collection de pédales et le chanteur toute une machinerie d'effets pour sa voix. Mais comme dit précédemment, le son était très fort, à la limite de la saturation, de ce fait, je ne n'ai pas vraiment vu ces dites différences lorsque tous les instruments s'y mettaient en même temps.
Le pauvre guitariste (très amateur de bière, je ne l'ai vu boire que ça de toute la soirée), était tellement plein d'entrain qu'il en a cassé une corde de son instrument, mais puisqu'il s'agit d'un pro, en 2 minutes top chrono l'affaire était réglée, le chanteur a pu s'occuper à faire faire lalala au public, et le bassiste, un Allemand perdu parmi ces Suédois (mais il parait qu'en dehors de ça il est plein de qualités) ont su rapidement nous faire oublier ce léger désagrément technique. Pour cette soirée, nous avons eu affaire à une joyeuse agitation dans la foule, pas autant que pour The Atomic Bitchwax, mais ont a quand même vu quelques bonhommes slammer, donc comme quoi, c'était assez bon enfant. Le groupe a pris un réel plaisir à nous faire partager sa musique, rendant le public acteur de toute la prestation scénique. Les gens connaissaient les paroles, c'est toujours un truc qui m'épate, car moi je retiens très rarement plus de deux lignes de texte des chansons que j'aime bien. Le groupe, qui a bien daigné passer voir la France, après sa déception ambiancée de la veille aura su se consoler avec un public parisien toujours aussi enthousiaste, moi y compris. Il a fait bien chaud dans cette salle, et ils nous ont gratifié de 12 titres assez bien équilibrés, un peu plus et ils nous versaient une larmichette pour nous remercier. Le set a duré grosso merdo 1h15, bon deal, bonne perf. Enfin globalement, les affiches de stoner sont toujours équilibrées et permettent ainsi à chacun de découvrir toujours de nouvelles têtes. C'est ainsi pour cette raison que j'ai souhaité conclure mon année sur une telle lourdeur musicale.
Setlist :
01 - Trail and Passes
02 - Golden Throne
03 - A Million Fireflies
04 - Howl
05 - Our Mother Ash
06 - Bound to Be Machines
07 - Ocean Deep
08 - Electric Ryder
09 - Let it Out!
10 - Stray Bullet Woman
11 - Tyrant Tongues
12 - Pilgrims
Si je devais faire un bilan des performances, je tire mon chapeau à Steak qui a été vraiment la bonne surprise de la soirée. Je m'engage ainsi à suivre attentivement d'une oreille ce groupe. Ainsi, et même si je ne peux malheureusement pas conclure tout ça en assistant à la bûche de noël organisée par ces bons programmateurs des Stoned Gatherings le 23, espérons que l'année 2018 sera également aussi riche en émotions.
Partie I : Steak
Steak c'est un nom qu'on voit souvent passer dans la scène stoner. Pour ceux qui avaient vu John Garcia en 2014 au Glazart, peut-être vous souviendriez-vous qu'ils avaient déjà fait la première partie de ce bonhomme (et ce n'est pas par hasard). Ce quatuor originaire de Londres officie dans un stoner-psyché depuis 2010 et a pondu deux albums studio en 2014 Slab City, et un tout frais de cette année (enfin, suffisamment chaleureux pour du stoner tout de même) No God to Save. J'ai accouru à l'ouverture des portes et à 19h30 pétantes, Les Anglais ont débarqué (oui, j'avoue elle était facile celle-là) sur scène, leur leader un peu frileux portait une chemise de bûcheron, le guitariste blondinet et le batteur, quant à eux, l'étaient nettement moins puisqu'ils n'ont même pas pris la peine d'enfiler un t-shirt et exhibaient fièrement leurs torses recouverts de tatouages, au plus grand plaisir de ceux et celles qui savent apprécier et admirer ce qui est fort joli. Mais passons, puisque c'est avant tout la musique qui nous intéresse.
Dès les premiers riffs, ces types ont nettement réchauffé la salle et l'ambiance par la même occasion. Qui l'eut cru que ce n'était qu'une première partie ? Ils ont dégagé un quelque chose qui m'a captivé, parce que ces types, s'ils font du stoner, c'est clairement dans une influence Kyussienne qu'ils ont pioché leur inspiration mais sans pour autant plagier. Et vu que j'aime beaucoup Kyuss, forcément, leur son m'a beaucoup plu. Bien entendu, le chanteur n'a pas le voix de John, mais elle a sa personnalité et n'est pas du tout désagréable. Il sait faire passer ses émotions, et comme je le dis toujours, s'il faut faire découvrir du metal à des néophytes, le stoner est toujours une très bonne entrée en matière. Steak ne déroge pas à la règle, c'est audible, accessible, une valeur sûre qu'il ferait bon d'avoir à tous les repas, avec une empreinte carbone quasi nulle, un aller-retour via l'Eurostar, aurait-on eu tort de s'en priver ? Ah non, je ne vous cache pas que je me suis délectée. Et c'est bien une des rares fois que j'ai autant apprécié une première partie. Leur dernier album envoie du lourd, mais reste psyché et planant, et j'aime ça, j'aime vraiment beaucoup. Le plus étonnant dans tout cela, c'est que le guitariste n'a pas besoin d'avoir une collection de 15 pédales pour nous montrer tout son talent, non, un rien de simplicité, des riffs accrocheurs et tout est bon dans le Steak !
Si en 2014 j'avoue que Steak ne m'avait pas laissé un souvenir intarissable, il faut admettre qu'aujourd'hui ils se sont vraiment rattrapés et je peux honnêtement vous dire que ce nouveau cru est du très bon. S'ils passent par chez vous n'hésitez pas, et prenez en une portion ou deux, pour ma part, c'est tout vu, j'aime Steak (si si je vous l'assure !), c'est clair et définitif.
Partie II : The Atomic Bitchwax
Ce trio explosif est arrivé après un bon moment de pinaillage en balance (mais peut-on leur en vouloir d'être aussi perfectionnistes ?), check one two, one two check check... La foule se densifie petit à petit, et on se tasse gentiment contre la scène attendant patiemment ce qui devait être un avant-goût du coup de grâce de la soirée.
Ils ont commencé à jouer les premiers accords, le guitariste avait la banane, comme un type content de retrouver de vieux potes, et j'avoue que ça m'a fait un peu cet effet de les revoir. Rapidité, vous avez dit rapidité ? C'est un peu comment je définirais globalement la musique de nos Américains. C'est énergique et il faut avoir un sacré cardio pour pouvoir supporter ce groupe en live, car ils ne vous laisseront pas reprendre votre souffle aussi rapidement. Ainsi, le mot d'ordre de la soirée était ré-sis-tance (pour ceux qui pratiquent du sport à un niveau moyennement intensif, je pense ça doit vous parler). Si la foule se trémoussait gentiment pendant la prestation de Steak, c'est bien avec The Atomic Bitchwax qu'elle a totalement changé de ton. Fini la tranquillité et votre espace vital bien gardé, non, il fallait se mettre au diapason et accepter cet échange de fluide corporels et se laisser aller à un partage d'émotions avec votre voisin de concert en mode "je comprends ce que tu ressens, car figure-toi que nous vivons exactement la même chose !". The Atomic Bitchwax c'est cool car le bassiste et le guitariste se partagent le micro durant les titres, ça rend un son pas banal et du coup pas monotone pour un sou.
Les titres sont donc rapides, assez courts mais intenses et d'une énergie communicative comme je retrouve rarement. La sauce heavy passe admirablement bien, alors que pourtant d'habitude ce n'est pas trop ma came mais je les aime ainsi. Ils jouent sur plusieurs fronts à la fois et le font bien. J'ai bien aimé quand le guitariste nous demandait si nous voulions un titre plus rapide ou plus lent ? Etait-ce bien la peine ? Nous baignions littéralement dans notre jus, certains pogotaient comme des fous, c'était une ambiance de fou et à chaque fin de titre tout le monde en redemandait encore. Et quand j'y pense, c'est probablement pour ces moments que nous écoutons cette musique un peu bourrine, les conditions de concerts sont et seront toujours un facteur décisif pour connaître la qualité d'un groupe. The Atomic Bitchwax fait ainsi figure de modèle car ils arrivent à rendre hystérique une foule et ce, du début jusqu'à à la fin. Ils nous ont gratifié de quelques titres en avant-première. Nous les aimions tous. Le guitariste a même pris le temps de laisser son bassiste et son batteur s'éponger en backstage pour nous chanter une petite balade toute douce. Comme quoi, ils n'ont pas fini de nous surprendre. Mais ce temps-là était probablement aussi pour permettre au public de reprendre son souffle avant de nous finir totalement avec d'autres titres accrocheurs et décapants.
Le set a duré en gros 50 minutes d'euphorie et d'agitation. Nous nous sommes arrêtés, nous avons pu enfin éponger nos t-shirts afin de nous préparer à ce qui semblait être la vraie tête d'affiche de la soirée (mais très franchement, on aurait pu s'arrêter à The Atomic Bitchwax tellement ils m'ont scié). C'est donc toute ébouriffée que j'ai dû me résigner à me reposer et attendre l'arrivée des Suédois de Greenleaf.
Partie III : Greenleaf
Greenleaf est un groupe de hard rock/stoner originaire de Börlange en Suède. Sur le papier, ça sonne comme un truc probablement lent, qui suinte la marijuana par intraveineuse, mais étonnement, leur musique est plutôt pêchue. Le groupe a subi pas mal de changements de line-up, mais globalement, c'est bien la figure charismatique de ce barbu hispter, plus connu sous le nom de Tommi Holappa qui est conservée. Le groupe existe depuis la fin des années 1990 et compte six albums au compteur et un E.P, Rise Above the Meadow date de 2016, signé chez Napalm Records, ça reste globalement dans la continuité de ce qu'ils ont toujours fait. J'avais eu l'occasion de les voir à un Up in Smoke l'an dernier au Petit Bain, j'avais trouvé leur performance sympa, du coup je me suis dit "hop, réitérons l'expérience !" même si je dois admettre que le hard rock c'est pas tellement ma came de prédilection.
Nous avons pu donc prendre le temps d'éponger nos t-shirts et de nous remettre de nos émotions post-The Atomic Bitchwax pour ce qui était la vraie affiche de la soirée. Personnellement j'étais lessivée mais curieuse de savoir ce que ça pourrait donner. Après des balances nettement moins tatillonnes, ils sont arrivés en mode "coucou c'est nous !" et on a gentiment oublié notre fatigue pour profiter d'encore un peu de bon son, mais à la mode suédoise ce coup-ci (c'était d'ailleurs difficile de l'ignorer avec l'accent trop mignon du leader). Ils ont entamé joyeusement la soirée avec le titre "Trails and Passes", titre du précédent album du même nom, qui normalement conclut les festivités. Bon c'est un peu bizarre vu comme ça mais pourquoi pas. Ils ont tout de suite dégagé une énergie sympathique et communicative. Le chant de Tommi un peu atypique pour le stoner étant selon moi un rien étouffé par les autres instruments. Les joies des aléas acoustiques du Glazart ! Mais qu'importe ! Ils ont enchaîné sur un autre titre "Golden Throne", qu'on retrouve sur leur dernier album. Le son s'est amélioré au cours de la soirée. S'en suit "A Million Firefly", qui lui est un titre qui introduit le dernier album. La soirée aura été d'ailleurs marquée par une prédominance de titres du dernier album. Une promotion sympathique, mais qui manquait probablement de variété si on voulait avoir un aperçu de toute leur discographie. Ici, on avait affaire à des mecs qui avaient de la bouteille, le guitariste avait une jolie collection de pédales et le chanteur toute une machinerie d'effets pour sa voix. Mais comme dit précédemment, le son était très fort, à la limite de la saturation, de ce fait, je ne n'ai pas vraiment vu ces dites différences lorsque tous les instruments s'y mettaient en même temps.
Le pauvre guitariste (très amateur de bière, je ne l'ai vu boire que ça de toute la soirée), était tellement plein d'entrain qu'il en a cassé une corde de son instrument, mais puisqu'il s'agit d'un pro, en 2 minutes top chrono l'affaire était réglée, le chanteur a pu s'occuper à faire faire lalala au public, et le bassiste, un Allemand perdu parmi ces Suédois (mais il parait qu'en dehors de ça il est plein de qualités) ont su rapidement nous faire oublier ce léger désagrément technique. Pour cette soirée, nous avons eu affaire à une joyeuse agitation dans la foule, pas autant que pour The Atomic Bitchwax, mais ont a quand même vu quelques bonhommes slammer, donc comme quoi, c'était assez bon enfant. Le groupe a pris un réel plaisir à nous faire partager sa musique, rendant le public acteur de toute la prestation scénique. Les gens connaissaient les paroles, c'est toujours un truc qui m'épate, car moi je retiens très rarement plus de deux lignes de texte des chansons que j'aime bien. Le groupe, qui a bien daigné passer voir la France, après sa déception ambiancée de la veille aura su se consoler avec un public parisien toujours aussi enthousiaste, moi y compris. Il a fait bien chaud dans cette salle, et ils nous ont gratifié de 12 titres assez bien équilibrés, un peu plus et ils nous versaient une larmichette pour nous remercier. Le set a duré grosso merdo 1h15, bon deal, bonne perf. Enfin globalement, les affiches de stoner sont toujours équilibrées et permettent ainsi à chacun de découvrir toujours de nouvelles têtes. C'est ainsi pour cette raison que j'ai souhaité conclure mon année sur une telle lourdeur musicale.
Setlist :
01 - Trail and Passes
02 - Golden Throne
03 - A Million Fireflies
04 - Howl
05 - Our Mother Ash
06 - Bound to Be Machines
07 - Ocean Deep
08 - Electric Ryder
09 - Let it Out!
10 - Stray Bullet Woman
11 - Tyrant Tongues
12 - Pilgrims
Si je devais faire un bilan des performances, je tire mon chapeau à Steak qui a été vraiment la bonne surprise de la soirée. Je m'engage ainsi à suivre attentivement d'une oreille ce groupe. Ainsi, et même si je ne peux malheureusement pas conclure tout ça en assistant à la bûche de noël organisée par ces bons programmateurs des Stoned Gatherings le 23, espérons que l'année 2018 sera également aussi riche en émotions.
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