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[CR CONCERT] North of the Wall Festival : Jour 2 (28/04/2018)



Allez zou, même après une folle journée dans les pattes et les cervicales endolories, pas le temps de se reposer. C'est parti pour le deuxième jour du festival qui s'annonçait on ne peut plus croustillant. J'étais vachement emballée par Darkened Nocturn Slaughtercult que j'aime d'amour depuis une paire de temps déjà mais aussi par les Islandais de  Zhrine et Dragged Into Sunlight (bien sûr !).


Partie I : Zhrine

Zhrine c'est un groupe dont j'en attendais beaucoup. On ne va pas le répéter (mais si un peu quand même), la scène métal islandaise est prolifique, et il y a tant de choses à dire sur eux. Du bien évidemment, beaucoup de bien. Tous plein de pépites un corrélées les unes aux autres mais qui ne déçoivent jamais. C'est du bon l'Islande pour l'amateur averti de black metal, et Zhrine c'est un exemple parmi tant d'autres qui prouve qu'on a bien raison de s'attarder sur leurs productions. Zhrine est un jeune projet estampillé comme tel en 2014 mais dont on retrouve ses racines dans Gone Postal (2007-2014) qui ne sonnait point black metal mais death. Du coup, Zhrine, ben c'est pas sorti de nulle-part parce que quand on l'écoute on trouve effectivement ça sonne black mais y a un truc un peu bizarre dedans aussi,  surtout le chant. La première fois que j'ai jeté une oreille dessus, ça m'a intrigué, mais pas négativement, disons, j'avais besoin d'en savoir plus et d'écouter plus. Moralité, si vous voulez faire le tour de ce groupe, et ben c'est facile, c'est un album Unortheta sorti en 2016, 39 minutes, c'est court certes, mais force est de constater qu'il faudra se contenter de ça.

J'ai gravi les escaliers, déboulé dans la salle en trombe, entendant les premières notes du premier morceau de l'album. Ça tombe plutôt bien, parce que l'album de Zhrine a une intro très longue tout en douceur. On se moque gentiment de ma précipitation et mon entrain. Voyons, une performance de Zhrine, ça ne peut pas se rater ! Zhrine c'est dense comme son, ça fait un peu dans l'atmo, niveau acoustique c'est donc un peu tendu comme quoi. Mais le peu que j'en entends au début, je me dis que la journée ne pouvait pas mieux commencer. En un mot : parfait. Très franchement, il suffit de peu de temps pour s'immerger dans leur univers. Nous regardons ainsi le début de cette prestation, je vois même le chanteur guitariste sortir un archet, ça, c'est un truc que je n'avais pas soupçonné. Tout comme le bassiste qui est en fait un contrebassiste. Hey, mais dis donc, il sont plein de surprises ces mecs à l'allure de hipsters ! Les changements de tempo jouent avec mes nerfs, mais dans le bon sens du terme, ces cris gutturaux, tantôt rauques à leur paroxysme (et oui, parce qu'il n'y a qu'un chanteur !) font écho dans mes oreilles et le cœur du public, qui, avouons-le est déjà conquis par leur prestation. On a affaire à du black metal lourd, solide et planant. Zhrine c'est sombre et torturé avec une petite dose de psychédélisme, et voilà pourquoi c'est bon. Tout comme l'album, mais en live, que demander de plus ? Un autre album, pour sûr, mais faudra juste attendre un peu. À consommer sans modération.

Setlist (prévisible) :

01 - Utopian Warfare
02 - Spewing Gloom
03 - The Syringue Dance
04 - World
05 - Empire
06 - The Earth Enhaled
07 - Unortheta



Partie II : Malthusian

Changement de scène et de décor, on était quand même pas mal bercés pas la brutalité musicale de Zhrine, il faudra descendre en G2 pour assister à la performance des Irlandais de Malthusian. C'est un groupe que je ne connaissais pas, et que sans doute, pas grand monde connaissait, et pour cause, ils n'ont même pas encore sorti d'album ces gugus. On peut noter, une démo en 2013 qui s'appelle MMXIII (ils ont été le chercher loin ce titre) et un E.P. en 2015 Below the Hengiform. Un album digne de ce nom devrait sorti en septembre, mais à l'heure où on savait que Malthusian allait jouer en bref, on ne connaissait pas grand chose sur eux, si ce n'est leur nom, leur localité et le genre du musical du black/death qui force sur le death.

Mes premières impressions sur le genre, et sur la perf, c'est que globalement ça jouait très vite et très grave. S'il y avait des aigus dans leurs compositions (peut-être !) ils sont vraisemblablement passés à la trappe dans le G2, ou alors l'ingé-son n'a pas jugé utile de les mettre en valeur. Néanmoins, la particularité du groupe (parce qu'il en faut une) c'est la présence de trois vocalistes qui tantôt alternent, tantôt chantent tous en chœur, ce qui a pour effet de provoquer une joyeuse cacophonie sonore pour notre plus grand plaisir. Cette cacophonie permettant ainsi de renforcer toute cette brutalité déjà imposée par cette rythmique enflammée et ses gratouillages intempestifs des instruments à cordes. 

Ainsi, Malthusian ne manifeste pas tout son intérêt dans une grande variété de sonorités (vu que j'ai surtout entendu les graves), mais, force est de constater que de ce que j'ai pu remarquer, c'est certainement un bon groupe à lancer chez toi et à écouter quand tu as envie d'exprimer ta rage contre le monde entier. Ça, pour sûr, il est tout à fait approprié (surtout si ça fait chier les voisins). Baigné dans un brouillard bleuté, on aura quasiment rien vu de leurs bobines, par contre, niveau volume sonore, difficile de dire qu'ils seront passés inaperçus dans la G2.



Partie III : Our Survival Depends On Us

En voilà encore une affiche qui détonne un peu du reste de la programmation. Our Survival Depnds On Us, c'est pas vraiment du gros son super bourrin, c'est plus planant, ça oscille entre le doom planant et quelques touches de folk. Rejoindre la grande scène après le set bien satanique et violent de Malthusian pour celui-ci étonne grandement au premier abord. Nombreux seront les amateurs circonspects concernant ce choix. Our Survival Depends On Us, ce n'est pourtant pas une bande de noobs. Autrichiens originaires de Salzbourg, ils existent depuis 1999 et ont trois albums studio à leur acteur dont le dernier en date Scouts on the Borderline Between the Physical and Spiritual World (2016) annonce la couleur concernant la zénitude musicale du bouzin. Qu'ont-ils pris ? Comment peut-on en arriver à être programmé à un tel festival avec un titre d'album pareil ? Le mystère reste entier.

Ah c'est certain que le changement de décor est rude. Fini les satanistes, on a affaire ici à une bande de joyeux hispsters qui nous entonnent leurs premiers accords qui sonnent folk, cheesy amour, joie et les petits oiseaux sont beaux. Nous ne sommes pas au bout de notre peine lorsque nous entendons tout de suite, paf, du chant clair. Ça sent l'encens entre deux solos endiablés, mais tout de même, nous avions pas été préparés à ça ! On croirait entendre des chants engagés à la sauce épique. On entend même une bande-son reproduisant le bruit de l'orage. On nage en plein délire planant. Je regrette de ne pas connaître les paroles pour pouvoir chanter en chœur avec eux, car très franchement leur musique nous transporte et nous donne cette folle envie de communion avec eux, la nature et tout le tralala.

Notons, c'est tout de même le premier groupe de la programmation qui prend la peine de se présenter au public. Leur musique carbure à un style tout en lenteur mais garde une tonalité assez épique. Ce n'est toutefois loin d'être un groupe qui fait l'unanimité au sein du public présent. Il faut reconnaître qu'il détonne clairement. Si certains auront pris la peine de rester, tout comme moi, avachi sur une banquette dos au groupe, mais en gardant mes esgourdes attentives. Une foule clairsemé a apprécié toutefois la prestation, tout comme les couples d'amoureux qui s'enlaçaient plus loin. C'est sans doute fait pour ça me diriez-vous ! Pour ma part, je suis étonnée de vous dire que j'ai plutôt accroché au style. Ça m'a plu et j'ai pu ainsi me reposer tout en appréciant leur musique. Je m'imagine bien lancer leur album en écoutant de l'encens. Mais ça, c'est un peu le revers de mon amour fou pour les musique planantes et psychédéliques. Je note dans la description, ça dit, sludge, très franchement j'en ai pas eu souvenirs dans ce que j'en ai entendu, ou alors faut remonter aux premiers albums. Je ne sais pas. Moralité, même si Our Survival Depends On Us a fait des déçus, ne crachons pas sur ce groupe qui mérite tout de même qu'on s'y attarde, à partir du moment qu'on sait à quoi s'attendre, c'est-à-dire, pas une musique brutale, point.




Partie IV : Lvcifyre

Ah ben voilà, je parlais de Satan, en voilà un groupe qui respecte bien les codes et fait honneur aux sources tradi du black et du death. Lvcifyre est originaire de Londres et curieusement, ne carbure dans le genre que depuis 2007. Ils nous ont toutefois gratifié de deux albums studio The Calling Dephts (2011) et Sun Eater (2014). 

Moralité, si vous aussi, vous voulez que nous sombrons tous dans le chaos que vous haissiez le monde entier et que vous aimez quand ça joue vite, que ça cogne fort et qu'on soit au paroxysme de la brutalité, ce groupe est fait pour vous. Lvcifyre a débarqué sur scène sous des spots rougeoyants qui ne nous quitteront pas de toute la prestation avec le code vestimentaire de rigueur au black metal (ouf !). Ils avaient l'air méchant dis donc, comme ils étaient méchants et bien sataniques ! La particularité toutefois, c'est que ce groupe dispose pas moins de 8 vocalistes ! Ce qui ne laisse aucun répit pour le public, ses oreilles et ses cervicales. J'ai vu ce batteur bourriner comme une machine sans discontinuer, c'était fou, c'était captivant et éreintant. Pour un black metal furieux et haineux, nous n'étions pas déçus. 

Ma chronique aura été aussi rapide que leur prestation. Le principal n'est pas tant sur la longueur, mais de la manière dont on aura été littéralement brisés de toutes parts. Merci à eux.



Partie V : Dead Congregation

En voilà un autre groupe qui paraissait bien croustillant sur le papier. On en entend souvent parler, effectivement, leur réputation n'est plus à prouver. Je n'avais pour ma part encore jamais eu l'occasion de les voir en live. Dead Congregation, originaires d'Athènes en Grèce carburent à un bon death bien bourrin depuis 2004 déjà. Seulement deux albums studio dont le dernier Promulgation of the Fall date de 2014. Et oui, ils se font désirer, ça ne fait pas beaucoup au compteur compte tenu de leurs années d'activité. Encore une fois, on se contentera de cela, parce qu'on a pas le choix pardi ! Ah, si un E.P. sorti en 2016 Sombre Doom (tu sens l'émotion que ça te fait tout de suite à l'entre-jambes rien qu'à l'évocation d'un titre pareil ? Moi aussi, grave à donf !).

Oui j'ai raté le début, c'est dommage, la fin aussi, c'est dommage également (mais je vous expliquerai plus tard le pourquoi du comment des raisons), mais, je dis bien mais, j'ai eu l'occasion d'avoir une place de choix, juste derrière la barrière pour assister à leur performance, et ça, quand même c'est super chouette. Dead Congregation, du death enflammé, lourd, on ne fait pas dans la dentelle. Et pourquoi le ferions-nous d'abord ? Même avec un impardonnable retard, je peux vous dire que je suis entrée dans le trip acoustique à la seconde même ou je me suis installée pour les voir. La qualité des bonhommes est sans conteste, leur batteur caché derrière son instrument monumental impose une cadence infernale à tout le monde, ses compères, le public. Le pied quoi. Quant au chanteur, ah ce chanteur, son chant rauque  appuyé nous a permis de nous immerger dans une ambiance d'outre-tombe fort appréciable ma foi. 

C'était bon, mais court. Je suis partie juste avant l'annonce du dernier titre, et pour cause, j'avais rendez-vous Darkened Nocturn Slaughtercult. Petits liens de rappel plus bas. Et je tiens à préciser que leur merch affichait curieusement des prix on ne peut plus abordables, ça mérite d'être notifié.



Partie VI : Darkened Nocturn Slaughtercult

Hey, regardez tout de même, Darkened Nocturn Slaughtercult est la sixième partie, hasard ? Je ne crois pas. Tout était parfaitement orchestré pour une communion avec Satan notre grand bienfaiteur de la haine et du chaos. Par où commencer ? DNS c'est une longue histoire d'amour musicale. Une grande claque en live et depuis aahh, depuis... Bref, tout a débuté sur Arte (oui, parce qu'ils sont Allemands, bien entendu, avec des origines polonaises toutefois) avec cet épisode de Tracks qui évoquait ce groupe, grand étonnement de ma part, qu'est-ce ? Mais pourquoi ? À l'époque je n'avais pas encore sombré dans le black metal mais ça m'avait fait un sacré effet. Je suis retombée sur ce groupe des années plus tard et j'ai eu l'occasion de le voir en concert lors du mémorable Black Metal Is Rising VI (ah oui, encore un 6, ça commence à faire beaucoup de coïncidences). Donc voilà, parlez-moi de la charismatique Onielar et tout ce qui tourne autour de DNS, et ça me rend toute chose. L'annonce de ce groupe au North of The Wall a suffit à faire mon bouger mon cul en moins de deux, bref, c'est comme ça la fanitude des blackeux me diriez-vous. DNS en quelques mots c'est 5 albums studio, dont le dernier qui date un peu, Necrovision en 2013, mais ils parait qu'ils nous préparent une pépite pour cette année. Du black metal satanique comme on l'aime, et une chanteuse et leader charismatique, Onielar, ou Yvonne pour les intimes qui officie également depuis peu comme vocaliste de génie dans le dernier album de Bethlehem (jetez-y une oreille, ça déboîte). Et puis je crois que c'est tout. Sinon on est parti pour 10 pages d'éloges, et trop de digressions, tue la digression.

J'accours donc en G2, toute pétillante et impatiente. C'est bien la première fois que je vois une petite foule compactée au premier rang à ce festival. Je me demande si nous aurons la chance d'être baptisés, comme c'était le cas la dernière fois au BMIR VI. Il me semble qu'il y a des salles qui sont moyen-chaud pour nettoyer du sang de cochon en fin de soirée. Ça peut se comprendre, mais faut dire aussi que ça rend la performance nettement plus fun. À Moins de 2 mètres je vois deux blackeux choupinou-groupies corpse painté, ça me rappelle le BMIR VI, je l'avais fait aussi à l'occasion pour le fun, ça avait produit son petit effet. Mais aujourd'hui je suis en mode serious business, j'ai l’œil rivé sur la scène et je vois le groupe prendre place et faire la balance de ces instruments. Onielar arbore une longe toge noire, affiche un air sobre et concentré. Les autres musiciens ont des hoodies aux couleurs de leur propre groupe. Ça rappelle la modestie bien commune des groupes de black metal norvégiens. Et dire que je n'ai même pas hoodie du groupe, seulement deux t-shirts, mais mon esprit s'échappe vers d'autres considérations. Je me demande si Onielar va garder sa toge noire ou bien si elle arborera celle d'un blanc immaculé (qui ne le reste pas bien longtemps toutefois, et pour cause, le sang ça tache !) comme j'ai pu le voir sur des photos de concerts.

Je gratouille déjà quelques idées sur mon calepin. J'ai le pressentiment que je vais sans doute vivre quelque chose de grandiose ce soir. Après ces réglages, le groupe revient sur scène, les musiciens ont troqué leurs hoodies contre rien du tout en fait, ils sont tous torse-nus (ce n'est pas pour nous déplaire). Au son des cloches et de gémissements effrayants et énigmatiques, Onielar surgit sur scène, portant une tunique et un voile d'un blanc immaculé, assortis à sa guitare. Je jubile (et je ne suis pas la seule je pense).  La question sur le sang de cochon aura été vite éclaircie, nous sommes rapidement baptisés par Onielar et toute sa clique, et sa tunique est très rapidement barbouillée. C'est à ce moment que mes notes se perdent, après le premier titre "Ars Moriendi" (titre de la première démo au titre évocateur The Pest Called Humanity (1999), mon calepin se retrouve par la même occasion baptisé et l'agitation ambiante (dont je suis moi-même transie) ne me permet pas de continuer plus longtemps à gratter. Le groupe enchaîne sur "Bearer of the Blackest Might", c'est un titre qui finira d'achever les âmes sensibles. Les deux personnes postées devant moi considéreront qu'elles auront eu leur compte de sang et nous laissera gentiment la place, pour notre plus grand plaisir DNSien. Les vrais amateurs savent qu'on ne peut pas faire la fine bouche et revenir dans un état impeccable après une performance de DNS. Je sympathise joyeusement avec le bassiste (comme la dernière fois au BMIR VI), seul regret toutefois, cette armée de téléphones qui souhaite immortaliser l'événement alors que c'est fichtrement idiot ça emmerde le monde. Onielar a quitté la scène une fois au cours du set, pour changer de guitare et en arborer une d'une teinte plus classique, noire, tout simplement.

Le groupe enchaîne sur "Slaughtercult", autre titre de la première démo. C'est beau, c'est bon. C'est brut de décoffrage. Mais je ne serai pas au bout de mes peines. Le groupe me gratifie d'un "Das Alle-Eine", seul morceau en langue allemande du groupe. Je l'aime tellement ce titre, je l'ai reconnu dès les premiers accords et j'ai jubilé telle une groupie hystérique. J'ai fait l'impasse sur la qualité sonore moyenne pour me concentrer sur la performance en elle-même. Les basses sont de toutes les façons toujours trop fortes. S'en suit "Spectral Runlets of Tulwod" titre de l'album mythique Nocturnal March. Je suis contente d'avoir un parfait panaché du répertoire du groupe. On restera encore un temps sur cet album pour poursuivre par "The Dead Hate the Living" que dire ? Ben, rien de plus, ce titre est génialissime.

Seul titre du dernier album Necrovision, le plus brutal de la discographie "Coronated Spheres of Adversity" comme pré-conclusion à la messe noire de DNS. C'est curieux, mais pourquoi pas ? Le groupe conclura la danse par un classique et immanquable "Nocturnal March", laissant ainsi la foule en transe et toute hébétée à la fin de la performance. Elle a conclu les hostilités en brandissant une croix à l'envers. Et c'était tout. J'ai croisé des regards curieux sur mon apparence. Effectivement, encore une fois, elle ne m'a pas laissée indemne.

La messe fut dite.
 

Setlist :

01 - Ars Moriendi
02 - Bearer of the Blackest Might
03 - Slaughtercult
04 - Das Alle Eine
05 - Spectral Runlets of Tulwod
06 - The Dead Hate the Living
07 - Conorated Spheres of Adversity
08 - Nocturnal March



Partie VI : Urfaust

Bon, c'est tout de même dommage de parler d'un groupe après une claque scénique monumentale. Urfaust c'est un groupe de black atmo, ambient machin chose originaire des Pays-Bas. Ça existe depuis 2003 et ça a cinq albums au compteur, dont le dernier The Constellatory Practrice est tout frais de cette année, le jour de la fête des fanboys de Star Wars (les groupies devineront). Je ne connaissais personnellement pas ce groupe, mais j'ai souvent aperçu des patchs sur des vestes.

L'estampillage black est quand même pas mal mensongé, parce que j'ai débarqué sur ce groupe et je n'ai pas entendu de grognements. C'était une bouillie de chant clair et de calme trop proéminent à mon goût. Je dirais donc sans honte que, à l'heure où je l'ai écouté, je ne me suis pas sentie dans la capacité de pouvoir juger objectivement ce groupe. C'est trop calme pour des tympans amateurs de brutalité. Néanmoins, j'ai aperçu que le public était venu en nombre pour leur prestation. Preuve sans conteste qu'il compte un paquet d'amateurs du genre.

J'ai trouvé ça plutôt lent, planant, laissant vaquer notre esprit à l'introspection, mais ce groupe n'est toutefois pas approprié pour du headbangage furieux. Même pas vu le set, juste entendu. Bref, voilà. J'ai bien envie de faire une analogie avec mon mépris pour Ghost, mais ça serait insultant donc je vais me retenir.



Partie VIII : Jess and the Ancient Ones

Encore une programmation plutôt en décalage avec le reste, mais non loin d'être désagréable toutefois. Je déclare officiellement que Jess and the Ancient Ones aura été LA "bonne surprise en décalage avec le reste de la programmation". Jess and the Ancient Ones est une formation tout droit sortie des contrées givrées de Finlande. Avec un nom pareil, on le devine aisément, ça suinte le psychédélisme, et pourquoi pas j'ai envie de dire ? Oui, après tout, tout ce black et ce death, c'est terriblement sombre et chargé de satanisme, et si on revenait un peu à des fondamentaux, genre les années 1970 ? C'est ce que nous propose la musique de Jess and the Ancient Ones. Après un premier album éponyme sorti en 2012 dont le succès a été manifeste par chez eux, ils ont depuis suivi leur petit bout de chemin avec un second en 2015 Second Psychedelic Coming : The Aquarius Tapes et un dernier album tout chaud de 2017 The Horse and Other Weird Tales. Bref, si vous ne l'avez pas encore compris, Jess and the Ancient Ones est là pour nous conter des histoires mystérieuses baignées de psychédélisme, et ce, aidé par des musiciens sympatoches et une chanteuse et leader charismatique qui envoie du pâté. Vive la Finlande quoi !

Je débarque en mode touriste au G2, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, je n'avais point jeté d'oreille auparavant. Et là que vois-je ? C'est péchu, c'est dansant, j'aperçois une foule de métalleux qui se dandinent joyeusement sur ce groupe. Je me dis, bon sang, que c'est bon ce son groovy-psyché avec ce chant féminin. Une femme vêtue de noir qui chante avec un petit anneau de tambourin à la main, elle a la banane, et pour cause, il s'agit de l'avant-dernier groupe de la soirée. Je suis étonnée, mais dans le bon sens du terme. C'est vrai que c'est bien de temps en temps d'écouter quelque chose d'un peu moins sombre. Elle a une voix puissante qui décoiffe, j'adhère à fond et je ne suis pas la seule dans cette salle qui commence peu à peu à se remplir. Qui l'eut cru ? Oui, la musique est vraiment une chose universelle qui rassemble les gens dans la même passion. J'ai le sentiment que Jess and the Ancient Ones est le groupe qui aura réussi ce pari risqué dans cette salle intimiste du G2. Je me surprends moi-même à battre la mesure et à me trémousser, malgré la fatigue et les lombaires douloureuses, la magie de Jess and the Ancient Ones opère rapidement, et comme par miracle, on ne ressent que le plaisir d'écouter leur musique. Toute leur énergie et leur bonne humeur est communicative, sous des perfectos et patch de bm, je surprends moult métalleux s'adonner à des danses endiablées. C'est super !

Et pourtant, on nous dit que c'est leur première date en terre anglophone, mais j'ai l'impression que de nombreux fans s'étaient rassemblés ce soir pour les écouter. Je pars à contre-coeur avant le dernier titre pour être habilement placée pour la dernière de la soirée, Dragged Into Sunlight mais bon sang, je me suis d'ailleurs jurée de garder ce titre au coin de la tête et de me sortir un album en cas de déprime (ou pas). Foncez-y, Jess and the Ancient Ones c'est bon et ça s'écoute sans fin.

Voilà.



Partie IX : Dragged Into Sunlight

Changement total de répertoire et d'ambiance. On aura été prévenus. Dragged Into Sunlight ne fait pas dans la dentelle.  Le groupe si on peut appeler ça un groupe d'ailleurs est un collectif de musiciens qui trouve son origine géographique au Royaume-Uni. Il bénéficie d'un grand panel de musiciens studio et live, de ce fait, on ne sait pas vraiment qui joue dedans (car ils sont ou cagoulés, ou de dos), mais ils sont tous animés par la même passion des musiques extrêmes oscillant vers le black le death, et un peu le doom je dirais (surtout pour le premier album). La formation existe depuis 2006 et a sorti deux albums. Hatred for Mankind (2009) qui a la particularité de tester notre capacité de résistance à l'inaudible, au bourrinage généralisé et continu et WidowMaker (2012) qui contre toute attente se révèle être l'album le plus accessible et le plus "doux". Personnellement, j'étais certaine que cette rythmique ne pouvait être issue d'un homme seul, et bien voyez-vous, après leur performance live j'ai pu me rendre compte par moi-même que je m'étais trompée et que l'impossible était faisable en matière de bourrinage.

J'entre alors dans la MAIN STAGE, les artifices de la scène sont déjà installés. Nous sommes baignés dans l'obscurité, j'aperçois des bougies sur une installation monumentale. On peut également humer de l'encens, dans une teinte rougeoyante, la scène est petit à petit baignée dans un amas de fumée qui ne permet hélas pas de distinguer grand chose en dehors des petites flammes qui percent cette obscurité pesante. Nous voilà ainsi confortablement installés pour ce qui s'annonce assez épique ma foi. Nous sommes menés dans l'expérience Dragged Into Sunlightesque par une bande-sonore d'ambiance pour le moins inquiétante. Les musiciens arrivent sur scène, ne prennent même pas la peine de saluer le public car ils ont le dos tourné. Nous les saluons quand même, on est sympa, on ne devrait peut-être pas d'ailleurs, va savoir à quelle sauce on va être cuisinés ce soir. C'est quand même bourrin Dragged Into Sunlight. J'ignore encore si j'ai bien eu raison de venir. J'ai des doutes. Tout de même, c'est quand même pas de la tarte à supporter en album, alors en live, j'ai un peu peur.

Puis la prestation commence. Le rouleau compresseur musical nous passe dessus littéralement. Il faut avoir les tympans bien rodés et les bouchons bien enfoncés pour pouvoir supporter la musique de Dragged Into Sunlight. J'ai été littéralement violentée auditivement parlant. Et je pensais, et cette batterie putain ! Elle ne s'arrête donc jamais ? Est-ce vraiment un homme derrière ce qui semble être une installation monumentale ? Ils jouent avec mes nerfs. J'ai envie de partir mais je suis captivée par le show. Ça cogne fort et à une vitesse hallucinante. C'est incontestablement le truc le plus brutal que j'ai jamais entendu en live. Ça me déboussole, j'en ai encore les jambes flageolantes rien que d'y penser. Avec une rigueur de métronome le mec ne s'est quasiment jamais arrêté de battre la mesure. Quelques instants, peut-être, puis les bougies ont dû s'étendre à un moment, nous laissant dans l'obscurité totale, quelques flash lumineux. Un des musiciens qui se retourne de temps en temps pour pouvoir hurler dans le micro avec son acolyte leader vocalique. C'est tout de même une sacrée expérience Dragged Into Sunlight. C'est froid, brut de décoffrage ça c'est sûr, on dépasse aisément les limites du supportable, on en sort déboussolé, surpris, mais agréablement pour ma part. N'essayez donc pas de headbanger sur Dragged Into Sunlight, vous risqueriez d'y laisser vos cervicales, mieux vaut se laisser aller à un état catatonique que nous provoque cette musique. J'ai dit musique ? Haha ! Pauvre folle ! Je les adore, c'est officiel. Ils sont fous c'est génial. Franchement, pour la dernière affiche du festival c'était culotté mais très bien trouvé.




Avec ce genre de programmation on en revient à regretter les belles années du Hellfest qui aujourd'hui n'a vraiment plus grand chose de "Hell" ceci étant dit au passage. Pour ma part, j'ai trouvé dans la programmation du North of The Wall de quoi assouvir ma passion du gros son qui tache qui fait mal aux tympans. Le confort d'une salle de concert, l'ambiance d'un festoche le vomi du matin en moins. Pour sûr, j'y retournerai, je n'étais d'ailleurs pas la seule frenchie à faire le déplacement jusque là bas, et voyez-vous, je pense très honnêtement que nous avons eu raison.

Foncez l'an prochain pauvres fous, ça vaut le coup !


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