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[CR CONCERT] NOTW Pre-show : Sojourner + Saor + Úir au Garage, Glasgow (26/04/2018)


Traverser la Manche pour arpenter les contrées brumeuses écossaises, en voilà un joli programme en perspective. L'annonce du North Of The Wall étant trop alléchante pour pouvoir faire l'impasse, je bourre mon sac à dos de quelques t-shirts et hop, me voilà partie. C'était sans compter un pre-show qui s'annonçait croustillant sur le papier, le groupe international de Sojourner qui pourrait être vu comme étant un Summoning en live, mais avec une voix de fille (qui énerve certains certes). De toutes les façons, j'étais déjà sur place donc autant commencer les festivités. J'aime le métal, j'aime le black et le folk, que demander de plus ? Il y avait en quasi simultané un autre pre-show avec notamment Primitive Man juste en face de la salle au Nice'n'Leazy (annoncé un peu plus tard par le festival, on pouvait prendre un pass qui donnait librement accès aux deux salles) certes, j'étais un peu dégoûtée de les rater, mais la fatigue post-voyage faisant son effet, et vu le programme chargé à venir, j'ai jugé qu'il était toutefois plus raisonnable de faire l'impasse.

Le Garage est une institution à Glasgow, c'est un gros complexe qui regroupe plusieurs salles dont une moyenne G2 (capacité un peu équivalente au Glazart) et une grande MAIN HALL équipée d'une scène imposante. Puisque nous étions venus en nombre, pour l'occase le concert a été déplacé non pas dans la salle moyenne G2 mais dans la grande qui est assez monumentale, mais reste toutefois à taille humaine. En bref, même tout au fond au bar, on voit encore quelque chose, et ça c'est chouette. L'orga a fait le maximum pour que chacun puisse arriver à temps malgré les contraintes logistiques de la salle, à savoir, pas d'ouverture avant 17h30 pétantes, et les concerts étaient censés commencer à 18 heures. Oui, vous pouvez déjà sentir la pression, mais comment est-ce possible de faire entrer tout le monde à temps ? Ben c'est comme ça. On se bouscule, on grimpe les escaliers à la hâte, ils sont plongés dans l'obscurité et on peut voir sur les murs tout autour les groupes emblématiques qui ont pu de jouer ici. Durant l'attente, on peut donc ainsi s'amuser à lire tous les noms. On fait deux files, ceux qui ne vont que pour ce concert, et ceux qui veulent également prendre leur bracelet du festival. Les gens appellent le public impatient à la criée à montrer leurs factures, on récupère nos deux bracelets et hop, les festivités pouvaient enfin commencer. De ce point de vue, faut reconnaître que le boulot de la sécurité (sans rire, la nana a fouillé toutes les poches de mon sac, le truc que j'ai jamais vu à Paris) et de l'orga était au poil, je ne suis arrivée que 20 minutes en retard après le début du premier du groupe.


Partie I : Úir

Comme le nom le laisse présager, Úir est un groupe écossais originaire d’Édimbourg. C'est une formation assez jeune, ils existent depuis 2015 et n'ont pour l'instant qu'un E.P. à leur actif, Tein-Égin (2016), ça veut certainement dire quelque chose en gaélique, mais je n'ai pas fait cette option à la fac donc je n'en sais fichtrement rien. L’Écosse était donc mise à l'honneur pour entamer les festivités. Curieusement, malgré cet imaginaire d'empreint de paganisme, Úir n'a de folk que son logo et son patronyme.

Pour le reste, musicalement on a affaire à du bon black atmosphérique comme j'aime. Les vocalises des deux chanteurs sont un brin torturés. Histoire de commencer la soirée en douceur, nous sommes baignés dans un univers planant et un rien mélancolique. De longs morceaux permettent ainsi à l'auditeur averti ou au néophyte de s'imprégner des mélodies des bonhommes. Même pendant leur courte prestation, j'ai été très vite captivée et je suis entrée facilement dans le délire de ces musiciens. Quelle prestance ! Ils nous ont conté leur univers avec modestie, et j'en ai gardé une très bonne impression. Le public, qui, petit à petit à commencé à remplir la salle a montré un vif intérêt pour la performance de ce groupe.  À suivre donc.



Partie II : Saor

Après un passage obligé au merch' (groupie) retardé par quelques aléas logistiques, j'entends alors les premières notes de Saor. C'est un groupe qui rameute pas mal de monde à en juger par les nombreux t-shirts que j'aperçois parmi le public. Là encore, il s'agit d'une formation écossaise, mais de Glasgow même et initiée par un seul type Andy Marshall, un nom qui peut-être ne vous est pas inconnu, car il  est également issu de ce chouette projet de black atmo Fuath. Saor existe depuis 2013 (précédemment sous le nom de Àrsaidh entre 2012-2013) et compte déjà trois albums au compteur dont le dernier Guardians date de 2016. Je me suis pas mal baignée dans cet album que j'ai trouvé fort à mon goût. Saor c'est un mélange d'un tout petit peu de folk, d'atmo et de black metal. On note quelques touches d'instruments traditionnels, mais jamais en lourdeur, c'est discret et ça permet à l'auditeur de ne pas être lassé trop rapidement. On peut trouver par exemple une flûte traditionnelle qui agrémente les passages bourrins et quelques riffs accrocheurs metalliques.

Pour cette formation en live, le groupe a opté pour un violon qui accompagne ce quatuor. Nous sommes alors plongés via des spots verts tantôt bleus, on est clairement tout de suite dans l'ambiance musicale des bonhommes. La foule, nettement plus compacte montre tout son entrain et nous voilà ainsi facilement entrés dans le trip. Le risque étant, comme toujours, lorsqu'on se risque à ajouter des instruments traditionnels, c'est qu'ils soit perdu dans le vrombissement sonore de type black. Pour le coup, le violon a été un rien effacé durant ces parties, regrettable, certes, mais assez prévisible il faut le reconnaître. Ils nous ont gratifiés d'une heure de performance assez délectable. Bref, la soirée entamée, pas de fausse note, j'étais ravie, bien sûr.



Partie III : Sojourner

Voilà un groupe dont j'en attendais beaucoup. Je l'avais découvert via son premier album Empires of Ash, la pochette, l'ambiance, l'univers, la particularité géographique a piqué ma curiosité au plus haut point. Dans l'idée, il y a clairement du Summoning dans la composition des pochettes, puis quand on tape dans l'epic/atmo/black metal, difficile de ne pas faire le rapprochement. Ce qui en fait un groupe inspiré mais pas copié-collé, c'est entre autres la présence d'une vocaliste permanente en plus d'un chant guttural. Leur champ d'inspiration est tout ce qui relève de la Fantasy. Des titres longs, baignés dans un voyage digne de Tolkien, que voulez-vous, j'ai été charmée ? Sojourner est un groupe international, leurs membres sont littéralement éparpillés dans les 4 coins de la planète, entre la Suède, la Nouvelle Zélande l'Italie ou encore l’Écosse (c'est ce qui nous amène ici, et qui permet, entre autre, la justification d'une date dans cette contrée). Leur dernier album, The Shadowed Road, tout frais du mois de mars nous indique ainsi la piste à suivre, elle sera brumeuse (facile), épique, et fantastique. C'est pour ces raisons que j'aime Sojourner, ils représentent pour moi ce que Summoning aurait pu être aujourd'hui s'ils n'avaient pas cédé à la facilité et ne m'avait pas affreusement déçue avec un album dont je ne retiens que le single. Avec Sojourner, même pas besoin d'être spécialement initié, le chant envoûtant de la chanteuse, la flûte et le clavier en font un album complet, qui vous demandera certes, un peu de temps (50 minutes tout de même) mais dont je vous garantie que vous ne ressentirez aucune lassitude durant tout le long de ce voyage musical.

Et maintenant les choses sérieuses commencent enfin. Après quelques considérations sur la teneur du festival avec ma voisine de fosse, je m'empresse vers la scène pour ne pas rater une miette de la prestation de Sojourner qui s'annonce à tous points de vue épique. Pour satisfaire notre envie de grandeur, le groupe nous gratifie d'une composition de groupe étendue de 8 membres ! En effet, en plus des cinq membres actuels, le groupe nous gratifie de deux charmantes blondes postées à chaque extrémité de la scène, une claviériste et une flûtiste et d'une nouvelle guitare. Voilà qui envoie grave du pâté dans le genre vision épique. Le groupe est acclamé, il a été vivement attendu et sa venue nous met en émoi. Dès les premières notes, on sent tout de même que cette accumulation d'instruments met à mal l'ingé son. Et pour cause, ça fait quand même pas mal à la fois. Ce léger cafouillage sonore ne durera toutefois pas bien longtemps et on prend rapidement plaisir à entendre distinctement tous les instruments. Le set n'échappe pas à quelques grincements irritants, vite raccommodés, mais prévisibles. La satisfaction reste que nous avons pu entendre tous les chants convenablement. Le micro de la vocaliste étant probablement réglé un poil trop fort, il est assez distant en album, je comprends le souci de faire le maximum pour qu'on puisse l'entendre avec toute cet orchestration, mais ça avait tendance à parfois sonner un peu trop fort avec le reste. Le groupe nous a fait savoir à plusieurs reprise sa satisfaction d'être là. Comme quoi ils ont tenté et le pari a été plutôt réussi, Sojourner peut se jouer en live, et étonnement ça passe très très bien.

Après 1h15 de performance, le public en redemandait, certes, mais n'oublions pas que la salle était censée évacuer à 22h. Nous sommes donc partis ravis, un peu déçus, mais avec la satisfaction de savoir que l'expérience sonore continuerait encore le lendemain et le surlendemain.


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