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[CR CONCERT] Earthless + Mars Red Sky à la Maroquinerie, Paris (07/04/2019)


Ouh qu'elle est belle cette affiche qui suinte le psychédélisme, avec une pointe de lourdeur aussi, comme la soirée qui allait s'annoncer ? Bref, nos copinous de Below the Sun ne font jamais les choses à moitié, puis genre ils annoncent un groupe, pas des moindres, Earthless, ça dit à tout le monde quelque chose, quelque part paumé aux US, puis en première partie ils nous proposent Mars Red Sky, ces bordelais qu'on ne présente plus, comme ça, genre le dessert avant le plat. Mais je dis oui !


Partie I : Mars Red Sky 

Nous avons bravé les éléments (non, en vrai il faisait très beau), on a traversé tout Paris (bon, comme d'hab en fait), on a jeté un coup d’œil furtif à sa montre pour savoir si on arriverait à temps pour Mars Red Sky. 20h10 qu'ils disaient, on prie les dieux du stoner pour qu'ils nous soient favorables et qu'on puisse si possible passer se chercher à boire juste avant. Les dieux ont été cléments et nous avons pu nous abreuver et descendre tranquillement juste avant le début du concert. Hourra !

Mars Red Sky, c'est genre le groupe qu'on peut résumer en une chanson d'anthologie, "Strong Reflection". Ces premiers riffs résonnent dans notre tête et font qu'on reconnait d'emblée le groupe. C'est pas beau ? Ils trouvent leur origine dans le Bordeaux, euh, non à Bordeaux, ben si ça se trouve y'avait du Bordeaux aussi, va savoir quelque part en 2007 et ils en ont gravi du chemin depuis les loupiauds. Comme d'hab, toujours plus reconnus à l'étranger que chez nous (oui, mais bon en France, le stoner, vous comprenez... c'est quand même de la musique de drogués). Donc 2011 album éponyme, 2014 Stranded in Arcadia et 2016 Apex III - Praise for the Burning Soul (faudrait qu'ils m'expliquent ce choix de titre à rallonge, sachant que tout le monde va l'appeler Apex, ça m'intrigue). Il sont beaux, ils sont trois (qui dit mieux dans le stoner ?) et ils ont un bassiste bavard et un chanteur guitariste timide. C'est bon j'en ai assez dit ? On peut passer au concert maintenant ? Ah non, pour l'anecdote, j'avais eu l'occase de tâter du Mars Red Sky lors de leur tournée avec Stoned Jesus et Belzebong, c'était une soirée un peu bizarre où ça sentait la weed au début, où le son était grave pourri sur Stoned Jesus et où Mars Red Sky a eu plein de souci de son. Bref, c'était bien, mais dans le genre coïtus interruptus on fait difficilement pire. J'avais donc envie de les réécouter, l'occase était à saisir, pour cause, le son est généralement pas dégueu à la Maroquinerie et ça c'est bien.

Nous avons donc trouvé un petit coin pour nous caler, et nos bières aussi, on les a attendu et acclamé, pas mal de monde pour une première partie dis donc. Est-ce qu'ils auraient tous eu la même idée ? Nous entamons les festivités dans une ambiance un peu brumeuse et un son franchement planant psyché. Pas de quoi renverser son verre en somme. Nous nous laissons bercer par les riffs des bonhommes. Et que c'est bon ! Le maître de cérémonie n'est pas le guitariste comme on pourrait le croire mais le bassiste, qui papote beaucoup entre les morceaux, il nous demande de lui rappeler qu'il doit nous dire quelque chose dans une demi heure, soit deux chansons à l'échelle Mars Red Skyesque, nous rions et prenons note. C'est quand même assez amusant, malgré la distance scénique, cette salle donne toujours l'impression d'être à une soirée privée, celle où on pourrait taper la bise aux musiciens comme si c'était vraiment tes potes. Bon, c'est tes potes de soirée, certes, mais faut reconnaître que c'est troublant, et un ressenti qu'on retrouve surtout, et beaucoup dans le stoner. Il s'agit encore et toujours d'évoquer la "FAMILLE". Les morceaux s'enchaînent et ne se ressemblent pas, ils sont longs, mais point monotones, Mars Red Sky prend toujours le temps de raconter une histoire, une histoire en plusieurs mouvements. Le groupe nous gratifie également de nouveaux morceaux, ils sont nouveaux, alors forcément, on ne les connait pas encore, mais on les aime déjà. 

Puis ils nous ont quand même joué "Strong Reflection", et là on était trop contents. Y a même quelqu'un qui a dit qu'ils étaient "trop bons putain !". Faut reconnaître qu'on a pas perdus notre journée et ni notre temps à aller jusqu'au bout de Paris pour les voir. On est ravis, transis d'émotion. Qu'on en oublierait presque qu'il ne s'agit que d'une première partie. Enfin, 1h10-15, c'est vraiment pas dégueu comme première partie. Qu'ils étaient beaux n'empêche. Même qu'il parait qu'ils vont revenir, genre l'an prochain, pour fêter la sortie d'un nouvel album. C'est pas beau ? Si, si ? Si.

Setlist (de guedin) :

01 - Aliens Ground
02 - Hovering Satellites
03 - Mindreaders
04 - Way to Rome
05 - Crazy Bot
06 - Marble Sky
07 - Strong Reflection
08 - The Light Beyond / Apex III



Partie II : Earthless

Bon bah maintenant que c'est fini, faudrait peut-être se resservir à boire, non ? Après un rapide tour d'horizon, je comprends que beaucoup sont effectivement venus pour voir surtout Mars Red Sky, mais ils restent aussi pour Earthless, et parce que ces riffs et cette rythmique endiablée va franchement nous réveiller et promet de bien conclure les festivités. 

Earthless ils nous évoquent les Youèsses, la chaleur de la Californie, San Diego tout ça, tout ça. Un trio plein d'énergie, qui nous concocte principalement du stoner et du rock psyché, avec du gros son et des gros riffs qui font un peu penser à du vieux hard rock/heavy par moment. Mais c'est pas lent pour un sou et ça décoiffe, pour sûr. Depuis 2005 c'est facile ils ont pondu 5 albums Sonic Prayer le premier, et Black Heaven (2018) le dernier. En bref, c'est bien en album, mais le truc d'Earthless c'est d'écouter ça en condition live car ils ont la fâcheuse manie d'improviser, du coup c'est un peu du stoner jazzy et c'est pour ça qu'on les aime.

On redescend sous terre. Tout de suite, c'est nettement plus plein en bas. On dit vite fait coucou aux mecs d'Howard venus aussi pour l'occase (Ah... La "FAMILLE"). Bon, je ne sais pas s'il y avait une autre date de stoner prévue ce soir-là, mais vu l'affiche c'était un peu prévisible. Je ne suis pas contente, y a trop de monde et puis faut que je me torde un peu le cou pour voir. Dès les premiers riffs je sens que ça va pas le faire et que si je veux profiter pleinement de la soirée, il va falloir descendre et se frotter au public agité et non pas perché et statique sur ses guiboles. On comprend très vite qu'il s'agit d'une musique faite pour ça, un peu comme une longue piste qui ne s'arrêterait genre... qu'au bout d'une heure quinze, vingt, par là ? De toutes les façons ils n'aiment pas trop parler. Alors ça tombe bien s'ils ne parlent pas et s'arrêtent peu de jouer.

Rapidement l'excitation se fait sentir, on finit rapidement nos verres et puis on va se décide d'aller se dandiner dans la fosse, on commence gentiment à jouer des coudes avec nos compagnons de soirée. Qui sont-ils d'ailleurs, quelle est l'énergie qui les anime ? La musique, rien que ça ? Difficile de rendre compte de ce qui s'est passé dans nos têtes, nos corps et nos tripes ce soir-là. Pourquoi on a eu envie de sauter partout, d'inviter n'importe qui à aller joyeusement se cogner. Attention, dans le stoner, tout est gentil, et même quand tu crois que tu vas te casser la gueule, y en a toujours pour te ramasser, et ça c'est beau. Y en a pas beaucoup des soirées où ça se passe comme ça, celle où tu dis aux filles qu'elles peuvent aussi jouer des coudes si elles en ont envie. Celle où tu peux partir dans tous les sens avec un type que tu connais pas. Sentir la musique qui t'anime. Et pour le coup, celle d'Earthless, parce que c'est essentiellement intrumental, prête formidablement à ces effusions affectives incontrôlées avec les inconnus, l'alcool aidant, mais pas que. ça m'a rappelé les concerts de folie de Monkey3 aux Combustibles, cette merveilleuse défaite de la musique avec Eyehategod. Ce genre de soirée où tu ressors jouasse, euphorique, où tu peux dire que tu y étais et que tu as vécu des émotions incroyables, comme un gosse en somme, faut dire que t'as 20 ans de plus mini. 

Le set du groupe était une longue succession de riffs énergiques, et cette batterie folle n'a semblé jamais s'arrêter pendant tout ce temps. Ça a mis notre cardio à rude épreuve mais pour la bonne cause. On a fait la troisième partie, histoire de faire un debrief rapidos, mais surtout parce qu'on ne voulait pas rentrer. La Maroquinerie n'a foutu personne dehors et c'est en voyant l'heure mollement qu'on s'est dit qu'il serait peut-être temps de partir si on voulait arriver à rentrer par un moyen de transport décent.

Mais quelle soirée putain ! Le genre où t'as l'impression d'avoir retrouvé un paquet de vieux potes, alors qu'en vrai tu ne connaissais quasi personne, mais c'était chouette. Hey, ben oui, c'est aussi ça la "FAMILLE"* du stoner.

Setlist :

01 - Uluru Rock
02 - Black Heaven
03 - Electric Flame
04 - Gifted By the Wind
05 - Violence of the Red Sea
06 - Communication Breakdown
07 - Volt Rush
08 - Purple Haze


 *Bon, c'est la dernière blague idiote promis.

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