Du son qui tache et de la lecture
Karim Berrouka, en plus d'être le chanteur de Ludwig von 88, il écrit aussi des bouquins et des nouvelles de SF et de Fantasy, et ça c'est plutôt chouette dans l'idée. J'ai donc eu envie de lire, tout en imaginant la musique diffusée entre les pages de son livre. Ça dépote pas mal. Du coup j'me suis dit que le chroniquer ici avait tout son sens, même si oui, ce n'est pas vraiment de la musique mais un livre avec de la musique dedans.
Paris, dans le collectif du 25, un squat de punks du côté de Ménilmontant. Il y a Deuspi et Fonsdé, deux mecs inséparables qui se partagent tout, la chambrée, la bière et les acides. Kropotkine, la tête pensante. Eva, jeune punkette végétarienne et engagée à toutes les causes. Glandouille & Pustule, les punks à chien et Mange Poubelle, le freegan roi de la débrouille. Ce petit monde va voir son quotidien bouleversé le jour où ils se rendent compte que les gens ont perdu la boule, ils se bouffent entre eux et c'est le chaos. L'occasion rêvée de remettre de l'ordre dans tout ça et peut-être d'instaurer l'Anarchie pour sauver l'humanité. En voilà un beau programme !
Ça faisait un moment que j'avais eu envie de me plonger dans ce bouquin. Je lorgnais la couv' (qui est vraiment très chouette au passage, bien mieux que l'édition poche) en me disant qu'avec un titre pareil il y avait grave du potentiel. En plus, le punk ça fait appel à mes souvenirs d'adolescence, quand moi aussi je buvais des kro tièdes à la péniche Alternat ou encore la Miroiterie. Bref, c'était le bon temps. Aujourd'hui j'écoute nettement moins de punk parce que je suis passée à des grognements plus violents, mais bon, vu que je suis une grande nostalgique j'aime m'immerger dans ces années d'insouciance et de grande déconnade.
C'est un peu l'effet que m'a fait la lecture de ce bouquin. Dans un style faussement simpliste, Berrouka nous conte une histoire qui parle certes de zombies et de punks, de trips aux acides, mais avec une dimension contestataire et engagée pas déconnante dans l'idée. C'est vraiment bien branlé car on a suffisamment de violence cradouille, d'humour acide et avec une bande-son sympatoche pour être sous le charme de sa plume. Plus de 400 pages de gens en charpie, de zombies bavants qui peuvent être des armes redoutables contre le groupuscule d'oppresseurs du MEDEF.
L'Apocalypse zombie, malgré sa dimension tragique, m'a mise de bonne humeur. Elle a provoqué en moi des mines de dégoûts et éclats de rire et faut reconnaître que l'effet thérapeutique marche bien mieux que du prozac. J'ai aimé me plonger dans ce Paris post-apo et les pérégrinations de cette bande de punks qui emmerdent joyeusement le système.
Bande-son : Discharge, Conflict, Poison Girls, Flux of Pink Indians, The Exploited, Lucrate Milk, The Clash, Ludwig von 88, Chaos UK, The Sex Pistols, Les Beruriers Noirs ou encore Crosby Stills and Nash et Simon and Garfunkel
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