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[CR CONCERT] Naglfar + Schammasch + Anomalie au Gibus, Paris (02/12/2018)


C'est bientôt noël ! Le sapin, le vin chaud, les boules, le pain d'épices tout ça tout ça. Bon, et le black metal dans tout cela ? Bon, en vrai, j'étais juste hyper hystérique à l'idée de revoir Schammasch, groupe que j'adore et dont je ne me lasse pas. Ce n'était pas la tête d'affiche, mais bon sang, ça méritait le déplacement. 

Partie I : Anomalie

Anomalie est un groupe de post-black metal autrichien. Actifs depuis en gros 2011, ils ont sorti trois albums, Between the Light (2014), Refugium (2015) et Visions (2017). Il puisent leur inspiration dans la nature, les émotions, la vie, le sens de ces choses qui font qu'on communie avec la nature, et qu'on se sent toujours plus darky quand on écoute du black metal dans les bois. En gros (enfin, je pense, c'est un peu ma libre interprétation du bouzin). 

C'est dans une ambiance sylvaine que j'ai été intronisée dans l'univers d'Anomalie. Pour l'occasion, le Gibus a été totalement reconquis, à côté de la scène, décors végétaux, encens, boutiques de souvenirs, darky, expo d'artistes, ventes de goodies, t-shirts et autres merveilles pour le black metalleux en herbe toujours amateur de collections les plus bizarres et saugrenues (mais toujours dark, vous comprendrez, un black metalleux a des principes !). Je me retrouve alors subitement plongée dans un curieux état pour cette fin de service du groupe (et oui, je suis arrivée à la bourre !). De ce que j'en entends, je trouve qu'ils carburent à un black metal franchement gentillet, dans la veine d'Agalloch (même si j'ai horreur d'employer ce terme), le chant guttural un rien plus agressif que les ronronnements du mec chevelu d'Agalloch. Il m'en faut peu avant de m'immerger à leur univers. Ma foi, j'aime bien cette entrée en matière toute en douceur. 

Cette brochette de cinq mecs un peu blackeux, mais ont sent qu'ils doivent aussi aimer Wardruna ou la série Viking, ça se voit dans leur accoutrement, ces troncs d'arbres en guise de micro, y a une réelle volonté de communier avec la nature par la musique. Ils sont un peu des elfes noirs du chaos quand on y pense. De gros riffs sont entrecoupés de parties rythmiques  d'ambiances plutôt tribales voire folk (et voilà, Wardruna !). Maintenant place à un chant clair un peu épique qui suinte la testostérone  du mâle viking dans son élément primaire. Le groupe n'hésite pas à haranguer le public en levant le poing en l'air. Certes, le public est timide, mais ceux qui répondent aux appels des musiciens  les encouragent avec une réelle conviction. J'aime cet état d'esprit ! Ah non, on ne soutient pas mollement, quand on le fait, on fait les choses bien sinon on les fait pas ! Le vocaliste bassiste a clairement donné de sa personne pour la prestation de ce soir. 

Je n'en ai vu que 20 minutes, mais quelles 20 minutes ! À suivre donc, sans modération.



Partie II : Schammasch 
Et voilà le moment tant attendu. Mes préférés de la soirée. J'aime Schammasch, même si nombreux sont ceux qui ne savent ni comment prononcer ni écrire leur nom. C'est regrettable, mais faut reconnaître que la tonalité teutonne n'aide pas. Bref, si on devait s'attarder à ces lacunes, on aurait pas fini de s'affliger. (bon, juste comme ça, ça se dit "cha-mach'" voilà, comme ça c'est dit). Je me suis déjà épanchée sur le sujet, parce que je les aime beaucoup, et je ne cesserai de le dire, ils méritent clairement de faire une tête d'affiche tellement ils sont bons.

Quelle bien petite salle pour accueillir un groupe d'une telle envergure ! Néanmoins, je me rends compte que c'est un fait un privilège de pouvoir enfin distinguer les membres du groupe autrement que derrière un mur de fumée. Ainsi, les membres prennent place sur scène, arborant leurs tuniques habituelles. Le vocaliste arborant son maquillage noir qui lui donne un air de statue. Je me rends compte aujourd'hui que ce type est immense et qu'il fait probablement pas loin de 2 mètres (un format Damien, en somme) (il n'est jamais trop tard pour s'en rendre compte me diriez-vous). Nous avons tronqué les rondins de bois pour une sorte d'autel aux couleurs du groupe. Une sorte de structure triangulaire qui met en valeur l'étrange soleil qui est en quelque sorte de logo du groupe. Ce même soleil qu'on retrouve sur la guitare du vocaliste (comme quoi, ça sert de ne plus avoir de fumée). 

Bref, concernant la setlist ne privilégieront pas l'E.P. The Maldoror's Chant : Hermaphrodite cette fois-ci, mais un chouette panaché retraçant la discographie, avec une prédominance pour l'album tryptique Triangle. Le son est bon, l'ambiance est zen comme pour le premier groupe. Dans des effluves d'encens, nous pouvons apprécier des mélodies de titres planants comme Chimerical Hope. Je les vois discuter vers la fin, je sens qu'ils vont jouer Metanoia. Mon instinct a vu juste. Dans une ambiance quasi religieuse nous nous abreuvons des mélodies et paroles du vocaliste. Je me rends compte que ce type fait un boulot de dingue, qu'il excelle au chant comme à la guitare. J'en suis ébahie et éblouie. Bref, la groupie que je suis est admirative, forcément. Le public est au rendez-vous, la qualité acoustique aussi, qui l'eut cru dans une si petite salle ? Bref, encore une fois, je ne suis pas déçue par cette heure de set.

Setlist :

The Third Ray of Light
01 - Consensus
Cathartic Confession
02 - Golden Light
03 - Chimerical Hope
04 - Do Not Open Your Eyes
05 - The World Destroyed By Water
06 - Metanoia
07 - Above the Stars of God

Partie II : Naglfar

Vous vous douterez aisément qu'étant toute émotionnée après une telle prestation du groupe. La pression est très vite retombée face à Naglfar, dont je m'étonne de l'avoir trouvé en conclusion d'une telle soirée. Ils étaient probablement censés nous réveiller, mais pour ma part, j'ai continué de planer en songeant à Schammasch.
Naglfar est un groupe suédois originaire de cette ville qu'on trouve près du cercle polaire, Umeå, il ne s'y passe pas grand chose a priori, mais ça suffit à voir quelques groupes naître de cette bourgade totalement plongée dans l'obscurité l'hiver, et la luminosité l'été, un peu comme pour Narvik en Norvège. Mais j'arrête ma parenthèse géographique. C'est un groupe qui trouve ses origines dans la vieille école du black metal, 1992. Ils officient dans un black mélodique plutôt efficace, à supposer qu'on aime le black metal mélodique. Ils ont pondu 6 albums, dont le dernier date de 2012 Téras. Quelques changements de line-up, de vocaliste, bref, on s'y perd un peu. C'est un peu vieux, classique, mais y a eu du changement, en gros.

Ce que j'ai retenu, c'est que le vocaliste était chauve mais qu'il faisait de la muscu et portait une veste en cuir sans manches. Et que de plus, il avait un peu de mal à tenir en place contrairement à ses acolytes musiciens. Je n'avais pas très envie de bouger, du coup j'ai regardé ça de loin avec un air un peu curieux. le black metal mélodique me surprend toujours. Autant j'aime le black, mais mon côté ado en peine et meurtrie doit préférer les relents dépressifs à l'énergie que dégage cette musique. C'est pourtant pas faute d'essayer, mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. C'est comme le heavy/thrash, j'accroche pas.

Force est de constater que la prestation du groupe a fait son effet. J'ai vu des fans arborer les couleurs du groupe et connaître les chansons par cœur. C'était fou ! Et v'là que le groupe harangue le public, l'incite à taper des mains, monter le poing en rythme avec la musique, c'est tellement prévisible, mais sympathique à voir. Pas d'agitation particulière. Je ne suis pas sûre d'avoir assisté à de réels pogos endiablés, un peu de bousculade tout au plus. Faut dire que le Gibus n'est pas bien grand. 

Bon, je salue l'effort, et désolée pour eux s'ils n'étaient pas ma came.

Setlist (pour les fans) :

01 - Feeding Moloch
02 - The Mirrors of My Soul
03 - Black God Aftermath
04 - Odium Generis Humani
05 - The Perpetual Horrors
06 - And the World Shall Be Your Grave
07 - The Darkest Road
08 - Bring Out Your Dead
09 - Blades
10 - A Swarm of Plagues
11 - As the Twillight Gave Birth to the Night
12 - I am Vengeance
13 - The Brimstone Gate


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