Accéder au contenu principal

[CR CONCERT] Lo-Pan + Steak + Elephant Tree au Gibus Live, Paris (04/10/2019)


Après l'appel de Cthulhu, celui du stoner est au moins tout autant irrésistible. Il n'a fallu que  l'évocation d'un nom pour nous mettre en émois, Elephant Tree, incontournable sur ma playlist depuis leur soirée d'anthologie aux côté de Stoned Jesus et Mothership. Ce soir-là ils étaient accompagnés de Steak et de Lo-pan, toujours en mise en bouche, nos amis britanniques prouvent là encore leur désir de passer une tournée en bonne compagnie musicale. Comment y résister ?


Partie I : Elephant Tree

Inutile de m'étaler en longueur pour vous dire que c'était pour ma part, et curieusement probablement pour d'autres le groupe le plus attendu de la soirée. Après leur précédent passage parisien au Petit Bain, cette fois-ci changement de décor pour la cave plutôt exiguë du Gibus, qui n'a, pour ainsi dire absolument rien à voir avec l'autre salle. Mais soit, on s'en contentera. On se réjouit car on se dit qu'on gagnera en convivialité dans un tel lieu. Telle une groupie hystérique j'accours, je me faufile à toute allure pour arriver à temps. Entre le train et les métros ce n'est pas chose aisée, mais croyez-le, j'ai bien réussi à arriver à temps, et même celui de faire un petit tour par la case merch' (encore ! Mais tu ne t'arrêteras donc jamais ?). Attardons-nous néanmoins pour introduire ce groupe que j'aime, il faut l'avouer, beaucoup, beaucoup.

Elephant Tree est un groupe londonien ma bonne dame. Comme quoi, en dehors de leur gastronomie totalement infecte et leurs bières fadasses, s'il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher aux anglais, c'est leur créativité musicale. Formés quelque part aux alentours de 2013 ils ne comptent curieusement que deux albums, ma foi, assez courts à leur actif. Pourquoi, dîtes-moi ? Je ne sais pas, le premier Theia, une sorte d'étrange production un peu doom, stoner, de rock psyché avec des soupçons de chant guttural assez énervé. Un petit fourre-tout musical qu'on range bien entendu dans la catégorie metal. Non loin d'être mauvais, on pourrait dire qu'il est moyennement accessible aux tout venant. Puis il y a l'album éponyme (je sais qu'il y a des gens qui détestent qu'on utilise ce terme mais moi je l'aime bien, ça fait très pro) celui avec ces espèces de champignons méduses phosphorescentes sur la pochette. C'est avec celui-ci que j'ai découvert le groupe, et encore aujourd'hui, c'est celui que j'écoute le plus souvent. Là où certains groupes gagneraient en hardeur et énervement, et bien eux c'est tout le contraire, fini le chant guttural et place à l'amour et au chant suave. Ils ne sont assagis, enfin, si on veut. Il y a quant même des morceaux qui envoient du bois question basses et batteries alors tout va bien. Ils ne se sont pas non plus totalement ramollis du bulbe. Comme je l'ai dit, personnellement, ma rencontre avec ce groupe a réellement été scénique et je leur en remercie. J'aime recevoir des claques d'un tel calibre. Ça nous rappelle pourquoi on se bouge le cul en concert encore aujourd'hui, et comment on peut apprécier un concert sans brandir son putain de smartphone (hein hein hein ?).

Me voilà enfin arrivée, une foule clairsemée s'est timidement installée pour accueillir le groupe. Peu avant, il me semble avoir aperçu le chanteur guitariste en arrivant, un brin à la bourre. Mais je ne sais plus. C'est probablement juste un chauve lambda anglophone. Le groupe prend place à 19h30, nous reconnaissons le batteur à qui nous avons fait connaissance au merch', une moustache pareille ne passe pas inaperçue. Le guitariste aperçoit mon t-shirt aux couleurs de la dernière tournée de Stoned Jesus, et pour cause, il y a Elephant Tree dessus (olala la groupiiiie !), il se souvient de la salle le "Petit Bain" et évoque un je cite "Awesome gig", forcément, j'approuve.

Mais revenons à nos moutons. Malgré une qualité acoustique variable, clairement fuyante sur le chant, le groupe nous a concocté d'une setlist principalement axée sur son album de 2016, un titre de Theia et deux nouveaux morceaux qui augurent d'une fort bonne fournée à venir (espérons-le, ils trainassent ils trainassent ces gus !). Ils nous ont évidemment gratifié d'un fort bon "Aphotic Blues", qui, même sans la doublette supplémentaire basse-guitare, a été fort bien menée en lourdeur. Spéciale dédicace au méga fan encore plus que nous à notre gauche qui gesticulait et chantait toutes les paroles. Nous étions baignés dans une atmosphère bonne enfant, les musiciens ont fait des blagues sur leur bidouilleur de machine et guitariste bonus irlandais du nord, qui regrettons-le, n'aimait pas le whisky qu'on lui a proposé. C'était un set court, mais bon, et fort attendu qui plus est. Nous en sommes ressortis avec des étoiles plein les yeux, déjà lessivés mais heureux.



Partie II : Steak

Encore un groupe londonien, mais celui-ci nettement plus d'inspiration kyussienne disons-le. Il bénéficie d'une formation somme toute assez classique guitare-basse-batterie-chant, et cerise sur le gâteau, ce guitariste à la blonde et belle chevelure et d'un batteur aux allures d'un viking. Il me semble en avoir déjà dit du bien d'eux. Malgré leur nom pas très vegan compliant. On peut trouver ses origines quelque part vers 2012. Le groupe compte aujourd'hui 4 albums à son actif, et un Split avec les Suédois de Greenleaf. Le dernier en date se nomme No God to Save (2017). Ce qui est en pas en avant par rapport à un autre album Corned Beef Colossus qui était d'un goût douteux niveau terminologie (surtout pour les véganes fragiles).

Mais leur prestation n'a fait que renforcer l'image positive que j'avais d'eux. Musicalement, ça ne traîne pas. D'un rythme constant, ils ont réussi à capter l'auditoire sans faillir, débordant d'une énergie qui ne semblait jamais s'épuiser et d'un entrain ma foi, très communicatif. La qualité acoustique du bouzin s'étant encore davantage améliorée. Nous avons passé un fort bon moment, il est vrai.



Partie III : Lo-Pan

Cette fois-ci nous traversons l'Atlantique à grands coups d'ampli pour rencontrer nos amis imposants de Lo-Pan. Le groupe est un quatuor qui trouve ses origines en 2005. Quelques changements de line-up, entre temps, mais pas tant que ça. Il a commencé ses armes en jouant du stoner, pour ensuite s'orienter vers un son plus hard rock, plus heavy. Ils comptent pas moins de cinq albums au compteur donc un E.P. et Subtle (2019). Je reconnais avoir été totalement vierge de toute écoute du groupe avant d'aller les voir.

Malgré leur bagage acoustique un brin imposant et leur renommée, apparemment, cette date parisienne était la première de l'histoire du groupe. Ce qui semble étonnant mais pas déconnant, il y a pas mal de groupes en circulation, et qui plus est, pour se déplacer de Columbus en Ohio ça fait quand même une sacrée trotte et un budget. Ainsi, Below the Sun leur a permis d'enfin pouvoir briller dans la capitale ce soir-là, et on leur en remercie.

Nous avons donc assisté au loin à la prestation de ce groupe qui jouait un son assez lent mais lourd, lourd. Les riffs assez simples mais efficaces tambourinant joyeusement dans nos tympans. Et un chant épique pour couronner le tout. Toute la musicalité et le talent reposant largement sur les qualités vocaliques du leader. Et quelle voix ! Mention spéciale au fan invétéré qui a chanté les paroles pendant toute la durée du concert (à l'exception des nouveaux morceaux, bien entendu). Ce gugus a été salué par le groupe lui-même, touché par autant de fanitude dans l'auditoire. Et oui, ce soir-là c'était son moment de gloire à lui aussi !

On ne s'est clairement pas ennuyés, malgré ma totale non connaissance des morceaux. Le set a duré une heure tout pile. Pas très généreux en soi mais suffisant.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

[MU] Liste de lecture #03 - 30 DAY SONG CHALLENGE - Day 26

Jour 26 : Une chanson qui me donne envie de tomber amoureuse Why So Lonely - The 3rd and the Mortal Forcément, avec une appellation pareille, on serait tenté d'être cynique. Puisque j'avais évoqué Kari Rueslåtten dans un précédent post, je cite donc un titre de son groupe d'autrefois, The 3rd and the Mortal. Si mes souvenirs sont bons, elle n'a dû participer qu'à un ou deux albums avec eux. Ce qui confirme ce qu'on sait depuis la nuit des temps en terme de musique et groupe. Les filles, et bien elles foutent bien la merde. Le groupe se poursuivra, mais avec une autre chanteuse, donc, en moins bien. Quant à Kari, elle fait une carrière solo, avec des projets qui sont plus ou moins bien. J'ai nettement moins accroché à sa période pop electro. Depuis quelques années elle sort des albums plutôt bons J'avais pas mal accroché à To the North (même si c'est en anglais). Après ça reste très très gentil, je vous l'accorde. J'avais eu l'...

[CHRO] Julien Heylbroek - (2014) Stoner Road

Julien Heylbroek est né en 1980 à La Rochelle. Co-fondateur des Éditions TRASH, il écrit depuis un moment et comme vous pouvez aisément le constater, il cultive lui aussi une passion pour le gros son. Stoner Road paru aux Éditions ActuSF il y a quelques années, est une pépite honteuseusement méconnue sur laquelle je suis tombée sur le tard au détour d'un recueil de nouvelles d'Helios. Je me suis rappellée subitement que ce nom avait déjà traversé mon esprit auparavant. Du coup cette fois-ci je n'ai pas hésité plus longtemps, j'ai enfin fait l'acquisition de ce bouquin et je l'ai lancé dans la foulée dans ma liste de lecture littéraire et auditive. Une bonne raison pour le chroniquer ici donc. L'histoire de Stoner Road est assez simple. Josh Gallows, junkie invétéré au volant de sa Pontiac est à la recherche d'Ofelia, sa chica mexicaine avec qui il s'est salement brouillé. Il part en direction de la dernière Generator Party et constate av...

[CHRO] Hexer - (2017) Cosmic Doom Ritual

D'une délicatesse pachydermique Hexer, c'est un groupe de doom/stoner allemand originaire de Dortmund. Ils sont jeunes, frais, ils font du son bien gras et lourd depuis 2014 à peu près. Après un petit E.P. et une démo. Cosmic Doom Ritual (2017) est leur premier album.  A l'heure où je vous écris, je suis en train de manger un paquet de dragibus (car je suis une grosse vache) en écoutant cet album. J'essaye de retrouver l'état d'hébétitude dans lequel j'étais la première fois que cet album m'a fait POUF ! par l'effet du sucre. J'ignore si cela va marcher mais en tout cas, tout ce qu'on peut dire c'est que cet album de doom a un côté planant, aérien, et d'une lourdeur incomparable qu'on retrouve dans ce style. Leur album, ne comporte que trois titres, d'une durée variable entre 10 et 12 minutes. La durée standard pour du doom donc. Tout va bien. L'album commence par un titre "Merkaba", on ne sait pa...